Cet article date de plus d'onze ans.
Le nouveau dico des gros mots est arrivé !
Voici un pavé de 400 pages qui va réconcilier les plus réfractaires avec la littérature : un dictionnaire des gros mots vient de sortir aux Editions First. Signé du linguiste Gilles Guilleron, il en répertorie 300, d’«abruti » à «zonard ». En retraçant leur origine et leur histoire, il permet aussi de constater que les gros mots ont peu changé à travers les siècles.
Publié
Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Reportage : Karine Comazzi, Matthieu Rénier
Qu’on se le dise, 80% des gros mots sont d’origine sexuelle, peut-être parce qu’il touche à un domaine tabou et que les proférer procure une vraie sensation de transgression. Car c’est la vertu première du gros mot selon Guilles Guilleron, l’auteur de ce gros dico.
Ce linguiste qui est aussi enseignant à l’université de Lorient fait aussi la différence entre le gros mot, l’insulte et l’injure. Le premier n’a pas besoin de s’adresser à quelqu’un, la deuxième suppose un destinataire. Quant à la troisième, l’injure, « elle cherche à blesser, à déstabiliser la personne visée qui est clairement identifiée » selon Gilles Guilleron.
L'efficacité prime sur l'originalité
Coté originalité, rien ne change vraiment car pour que l’injure soit efficace, il faut qu’elle soit immédiatement comprise. Ainsi, le dico des gros mots nous rappelle que le plus commun des noms d'oiseaux est « con » qui vient du latin « cunnus », le sexe de la femme. Au XIIIe siècle, c’est devenu un mot grossier avant d’être considéré vraiment comme une insulte à la fin du XVIIIe siècle. Ce mot a l’avantage de pouvoir se décliner à l’infini avec « petit », « grand », « jeune », « vieux », « pauvre », « comme la lune », « comme un balai » ou « comme ses pieds ». Il est même devenu « culte » notamment quand il est utilisé par les artistes. Ainsi, tout le monde connaît la chanson de Brassens « Le temps ne fait rien à l’affaire » (« …quand on est con on est con ») et surtout plusieurs répliques savoureuses de Michel Audiard dont la plus connue est certainement : « Les cons ça ose tout. C'est même à ça qu'on les reconnaît. »
A noter que Gilles Guilleron est aussi l'auteur d'"Ecrire pour les Nuls" et du livre "Les grans discours de l'histoire" (Editions First).
« Gros Mots – Petit dictionnaire des noms d’oiseaux » de Gilles Guilleron – First Editions – 400 pages – 12,95 euros
Ce linguiste qui est aussi enseignant à l’université de Lorient fait aussi la différence entre le gros mot, l’insulte et l’injure. Le premier n’a pas besoin de s’adresser à quelqu’un, la deuxième suppose un destinataire. Quant à la troisième, l’injure, « elle cherche à blesser, à déstabiliser la personne visée qui est clairement identifiée » selon Gilles Guilleron.
L'efficacité prime sur l'originalité
Coté originalité, rien ne change vraiment car pour que l’injure soit efficace, il faut qu’elle soit immédiatement comprise. Ainsi, le dico des gros mots nous rappelle que le plus commun des noms d'oiseaux est « con » qui vient du latin « cunnus », le sexe de la femme. Au XIIIe siècle, c’est devenu un mot grossier avant d’être considéré vraiment comme une insulte à la fin du XVIIIe siècle. Ce mot a l’avantage de pouvoir se décliner à l’infini avec « petit », « grand », « jeune », « vieux », « pauvre », « comme la lune », « comme un balai » ou « comme ses pieds ». Il est même devenu « culte » notamment quand il est utilisé par les artistes. Ainsi, tout le monde connaît la chanson de Brassens « Le temps ne fait rien à l’affaire » (« …quand on est con on est con ») et surtout plusieurs répliques savoureuses de Michel Audiard dont la plus connue est certainement : « Les cons ça ose tout. C'est même à ça qu'on les reconnaît. »
A noter que Gilles Guilleron est aussi l'auteur d'"Ecrire pour les Nuls" et du livre "Les grans discours de l'histoire" (Editions First).
« Gros Mots – Petit dictionnaire des noms d’oiseaux » de Gilles Guilleron – First Editions – 400 pages – 12,95 euros
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.