Le poète palestinien Refaat Alareer a été tué dans une frappe à Gaza

Professeur de littérature anglaise à l'université islamique de Gaza, Refaat Alareer avait refusé de quitter Gaza, quelques jours après le début de l'offensive terrestre israélienne dont l'enclave palestinienne est le théâtre.
Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2min
Une photo prise dans le sud d'Israël, près de la frontière avec la bande de Gaza, le 8 décembre 2023, montre de la fumée s'élevant au-dessus des bâtiments lors d'une frappe israélienne dans le nord de la bande de Gaza, dans le cadre de la poursuite des combats entre Israël et le groupe militant du Hamas. (JACK GUEZ / AFP)

Il était l'un des chefs de file d'une jeune génération d'auteurs de Gaza ayant fait le pari d'écrire en anglais pour raconter leur histoire : Refaat Alareer, poète palestinien et professeur de littérature anglaise à l'université islamique de Gaza, a été tué dans une frappe israélienne, ont annoncé ses proches dans la nuit du 7 au 8 décembre 2023. "L'assassinat de Refaat est tragique, douloureux et scandaleux. C'est une perte immense", a commenté sur X son ami Ahmed Alnaouq après des raids mortels jeudi soir dans le nord de la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé de l'administration du Hamas.

"Mon coeur est brisé, mon ami et mon collègue Refaat Alareer a été tué avec sa famille il y a quelques minutes (...) Je n'arrive pas à y croire. Nous aimions chacun cueillir des fraises ensemble", a écrit sur Facebook son ami, le poète gazaoui Mosab Abu Toha. "Repose en paix Refaat Alareer. Nous continuerons à être guidés par ta sagesse, aujourd'hui et pour l'éternité", a témoigné sur X l'auteur et journaliste Ramzy Baroud. Le site spécialisé américain "Literary Hub" lui a également rendu hommage.

Raconter Gaza au quotidien

Professeur de littérature anglaise à l'université islamique de Gaza, où il enseignait notamment Shakespeare, Refaat Alareer était l'un des cofondateurs du projet "We are not numbers" ("Nous ne sommes pas des chiffres"), jumelant des auteurs de Gaza à des "mentors" à l'étranger qui les aident à écrire des récits en anglais sur leur réalité. Il avait édité le livre Gaza writes back, des chroniques de la vie à Gaza par des jeunes auteurs palestiniens, et publié Gaza unsilenced, non traduits en français.

En riposte à l'attaque du 7 octobre du Hamas sur son sol, Israël a lancé une vaste opération pour "anéantir" ce mouvement islamiste au pouvoir dans la bande de Gaza et classé organisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël. Cette offensive a fait plus de 17 000 morts, en grande majorité des femmes, des enfants et des adolescents, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Quelques jours après le début de l'offensive terrestre israélienne, Refaat Alareer avait dit refuser de quitter le nord de la bande de Gaza, épicentre alors des combats. Il avait publié sur X un poème devenu viral intitulé If I must die ("Si je devais mourir") qui se conclut par ces mots : "Que cela apporte de l'espoir, que cela soit un conte". Et il y a une semaine encore, il publiait une photo de lui sur le réseau social Instagram pour dire qu'il était en vie.  

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.