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Le Prix Médicis décerné à Nathalie Azoulai pour "Titus n'aimait pas Bérénice"

Le jury du prix Médicis a choisi "Titus n'aimait pas Bérénice" (éditions POL) de Nathalie Azoulai, qui figurait également parmi les quatre finalistes du prix Goncourt. Le livre raconte l'histoire d'une femme qui trouve refuge dans les grands classiques de la littérature après avoir été quittée par son amant.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Nathalie Azoulai, juste après avoir reçu le pirx Médicis le 5 novembre 2015 ©maxPPP)

"Je suis très heureuse. C'était une semaine difficile, mais qui se termine de la plus belle des manières. J'étais aussi nommée sur quelques autres listes et il y a ce jeu de l'attente (...) qui se conclut admirablement " a réagi Nathalie Azoulay après avoir reçu le prix Médicis jeudi. Nathalie Azoulai, 49 ans, était la seule femme parmi les finalistes du Goncourt qui a finalement été attribué mardi à Mathias Enard pour Boussole .

Nathalie Azoulai "La récompense d'un travail et d'un effort qui m'ont fait douter"

Dans Titus n’aimait pas Bérénice , Nathalie Azoulai imagine une femme d'aujourd'hui, salement plaquée par son amant et qui trouve dans la lecture de ces classiques un début de convalescence. Dans la pièce de Racine, Titus empereur romain quitte Bérénice, reine de Palestine, pour retourner auprès de Roma. Nathalie Azoulai mène une enquête, elle veut savoir pourquoi Racine, dans le siècle flamboyant de Louis XIV, a aussi bien porté la voix des femmes, compris leurs souffrances, lui l'auteur complexe, à la fois austère janséniste et courtisan ambitieux.

Dans ce roman l’auteur prend des libertés avec l’Histoire, imagine les rapports houleux de Racine avec ses concurrents Molière et Corneille, elle se délecte de dialogues imaginaires entre le tragédien et le roi soleil. La Bérénice contemporaine de Nathalie Azoulai trouve dans Racine la compagnie de ces personnages de théâtre féminins merveilleux que sont Andromaque, Phèdre, Bérénice, elle se sent moins seule, elle fait aussi l'expérience physique de la lecture à voix haute, comme un exercice thérapeutique. En lisant on entend les grandes interprètes de Racine comme Dominique Blanc et Ludmila Mickaël, on pense à Patrice Chéreau.

Pour le livre étranger, ce prix est allé à l'écrivain turc Hakan Günday pour Encore chez Galaade. L'auteur se plonge dans la vie d'un passeur qui profite de la détresse des migrants.

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