Le Titanic revit à Belfast, sa terre natale, grâce à un musée
Il aura fallu neuf ans, dont trois dédiés à la construction, pour que le Titanic Belfast voir le jour. A l'époque, les ouvriers des chantiers navals de la ville avaient mis trois ans à construire le plus grand paquebot du monde et dix mois à aménager son intérieur.
Le projet de ce musée pas comme les autres n'a pas été facile à mettre en oeuvre dans une cité dévastée par la violence, où le conflit entre unionistes et républicains a fait près de 3000 morts entre 1970 et 1998. C'est une entreprise privée, Titanic Quarter, qui a en grande partie financer ce projet (115 millions d'euros) en commençant par racheter les 75 hectares de terrain laissés à l'abandon depuis plusieurs années.
Aujourd'hui, c'est un bâtiment recouvert de 3000 panneaux d'aluminium en 3D pour un effet étincelant, avec quatre répliques de coque de 27 mètres de haut. Ce n'est pas un hasard : c'était la taille du Titanic de la quille à la passerelle. Il faut au moins deux heures au visiteur pour parcourir les six étages et les neuf salles qui retracent l'histoire du paquebot. Les quatre premières sont dédiées à la construction et aux techniques utilisées. Effets spéciaux et 3D mais aussi reconstitution à l'identique permettent ensuite de rentrer dans la fournaise des ateliers, des salles des machines et dans l'intimité des cabines. Une dernière partie est consacrée au naufrage (la température chute brutalement quand on les aborde) et à la découverte de l'épave en 1985.
Les responsables doivent beaucoup à James Cameron qui avec son film a considérablement relancer l'intérêt du public pour l'histoire du Titanic, en lui donnant des visages et surtout une forme de réalisme qui n'avait encore jamais été rendue au cinéma. Le musée attend 425 000 visiteurs par an. Cela représente un millier de personnes par jour. Un chiffre très largement dépassé depuis l'ouverture du site le 31 mars 2012. Espérons que cela dure. Car si le Titanic est le symbole d'un naufrage et d'une tragédie humaine, il pourrait devenir celui de la renaissance d'une ville dont les habitants ont envie d'être à nouveau fiers.
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