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"Le vestiaire des politiques", tout un programme...

La cravate de travers de François Hollande, le col Mao de Jack Lang, le jean de Cécile Duflot, les robes de soirées de Rachida Dati... Les tenues des hommes et femmes politiques ont souvent joué un rôle dans le débat public. Deux journalistes politiques, Elizabeth Pineau et Gaëtane Morin analysent leurs dressings dans "Le vestiaires des politiques" (Ed. Robert Laffont).
Article rédigé par Marie Pujolas
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
"Le vestiaire des politiques" de Gaëtane Morin et Elizabeth Pineau
 (Ed. Robert Laffont)

"En politique, le vêtement reflète la personnalité", indique Gaëtane Morin, co-auteure du "Vestiaire des politiques" (Robert Laffont). Invitée du Soir 3, elle revient sur le rapport à la mode des hommes et femmes politiques. 

Reportage :  Ann-Gaëlle Matoksy / Serge Terrine


À chacun son style... Un sujet pour certains aussi frivole que la mode a-t-il sa place dans l'analyse du monde politique ? Certainement, car derrière l'habit, on en apprend beaucoup sur l'homme ou la femme, sur leurs intentions et sur l'époque. D'ailleurs, ce sont deux journalistes politiques qui sont à l'origine de cet ouvrage. Gaëtane Morin est chef de service adjointe Enquêtes et Investigations au Parisien Magazine, en charge de la politique. Et Elizabeth Pineau est correspondante à l'Elysée et à Matignon pour Reuters. 

"Le tailleur, un uniforme qui rassure les femmes"

En 2016, les femmes politiques semblent assumer un peu mieux leur féminité et leurs goûts vestimentaires. À l'image de Fleur Pellerin, Nathalie Kosciusko-Morizet, Marisol Touraine, qui aiment s'habiller de façon féminine mais élégante. Mais elles sont encore aussi nombreuses à ne pas "oser", refroidies par quelques remarques sexistes, comme Najat Vallaud-Belkacem, qui privilégie désormais les pantalons. Et que dire de Cécile Duflot, qui a fait sensation en jean lors de son entrée au gouvernement et qui a provoqué de nombreuses réactions, avec une robe un peu trop "féminine" pour certains députés à l'Assemblée Nationale ? 

Michèle Alliot-Marie en 2004, la ministre de la défense en visite en Haïti
 (Jack Guez / AFP)

Longtemps, elles ont d'ailleurs préféré le tailleur-pantalon pour asseoir leur autorité. Michèle Alliot-Marie "a théorisé le tailleur-pantalon (quand elle a été nommée ministre de la Défense) pour marquer son autorité et ne pas apparaître faible vis-à-vis des personnes qu'elle encadrait", explique Gaëtane Morin. Et comme le dit Pierre Bergé dans le livre, les femmes politiques doivent beaucoup à Yves Saint-Laurent car "il a fait passer le vestiaire masculin sur les épaules des femmes". 

Et les hommes ? 

Le vestiaire des hommes politiques est également passé au crible dans le livre. La parka rouge de Laurent Wauquiez ? Une manière de faire croire qu'il est ancré dans les régions, qu'il n'est pas "parisien". Pour Gaëtane Morin, "Le vêtement reflète la personnalité. Le look négligé de François Hollande, c'est sa personnalité. Après, il y a parfois des accents de communication. On le voit avec Bruno Lemaire qui essaye d'incarner le renouveau avec les manches retroussées, la cravate qui tombe, parfois sans la veste, c'est très codé".
François Hollande, le 14 juillet 2014
 (Eric Beracassat )

Le bling-bling, ça ne passe pas

Au début de son mandat en 2007, Nicolas Sarkozy a fait les frais de son look trop bling-bling. Montres, lunettes de soleil, un style tape-à-l'oeil qui n'a pas plu, en pleine crise financière. Idem pour Rachida Dati et ses robes de soirée Haute-Couture. "La crise de 2008 est passée par là et les électeurs n'ont pensé qu'à l'argent ce que ça représentait. Et du coup, depuis, on est rentré dans une forme d'austérité vestimentaire", analyse Gaëtane Morin.
Rachida Dati en mars 2008
 (Martin Bureau / AFP)
 
Couverture du livre "Le vestiaire des politiques" (Robert Laffont)
 (Robert Laffont)

"Le vestiaire des politiques" de Gaëtane Morin et Elizabeth Pineau - Editions Robert Laffont - paru le 17 mars 2016 - 270 pages - 19 euros

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