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"Les Beatles, la totale" : les Fab Four, chanson par chanson, en 650 pages
Voici une mine d'informations qu'aucun fan des Beatles ne pourra ignorer. "Les Beatles, la totale", de Jean-Michel Guesdon et Philippe Margotin, reprend la carrière des Fab Four, chanson par chanson (il y en a 211) et revisite avec détails et anecdotes les huit grandes années de la carrière des Beatles entre 1962 et 1970. Un livre qui restera comme la bible de référence pour beatlemaniaques.
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The Beatles 6 juin 1962-8 mai 1970 "All you need is love"
Les huit années magnifiques qui séparent les deux dates se sont écoulées sous l'égide de cette phrase si symbolique des sixties. Pour bien des fans des Beatles, la deuxième date est un jour noir. Les Beatles n'existaient plus, et même si John, Paul, George et Ringo (l'ordre d'énonciation est immuable) existaient toujours à titre individuel, le rêve collectif était brisé.
Le rêve était terminé mais laissait une trace indélébile dans la vie de tous ceux qu'il avait accompagnés. Et il était si vivace, ce rêve des Fab Four, que les générations suivantes ont emboîté le pas et se le sont approprié. 670 pages !
C'est à tous ceux-là que s'adressent Jean-Michel Guesdon et Philippe Margotin. Leur livre est gros, il est épais et il est lourd. "Les Beatles, la totale" accompagnera pourtant partout les beatlemaniaques dans les mois qui viennent. Les deux auteurs ont choisi de chroniquer l'oeuvre des Beatles, et pour une fois, le terme de chronique est tout à fait juste. Ils ont pris les albums dans l'ordre, et les chansons dans l'ordre des albums. Le livre s'ouvre donc sur "I saw her standing there" de l'album "Please, please me" pour se refermer près de 650 pages plus tard avec le single "You know my name (Look up the number)", la queue de comète de la production des quatre Liverpudliens.
211 chansons décortiquées
Non seulement les 211 chansons sont expliquées, comme promis sur la couverture du livre, mais elles sont en plus illustrées de photos souvent mal connues à défaut d'être toutes inédites. Les articles sont aussi agrémentés d'anecdotes qui font tout le sel de cette édition. Le fan des Beatles entretient bien sûr une passion pour leur travail musical mais il adore aussi se régaler de ces multiples détails de la vie des quatre garçons. Il aime aussi voir son attention attirée sur tel ou tel petit détail des enregistrements qui lui avait échappé au fil de ces années. Des post-it attirent ainsi l'attention sur tous ces petits riens intriguants qui donnent l'impression d'entrer dans la confidence. Prenons un exemple (presque) au hasard
"Lady Madonna", signée Lennon/McCartney, est enregistrée en 1968. On apprend qu'à l'origine, Paul voulait écrire une chanson en hommage à la Vierge Marie ! Ce projet a vite été abandonné et la chanson est devenue une ode à l'honneur des femmes qui concilient vie professionnelle et vie familiale. Les influences des musiciens sont citées : un bluesman des années 50 pour Paul McCartney alors qu'il affirme avoir pensé à Fats Domino. Le tout débouchant sur une chanson dont Ringo dira "ça ne sonne pas comme Elvis : C'est Elvis !"
La petite anecdote autour de cette chanson : longtemps après l'avoir enregistrée et en réécoutant les paroles, Paul s'aperçoit qu'il a cité tous les jours de la semaine pour évoquer les activités de "Lady Madonna", tous sauf le samedi. Trop tard ! Informations techniques et musicales
La suite de l'article consacré par Guesdon et Margotin à cette chanson consiste en des indications sur les conditions d'enregistrement, les choix de musiciens et les options de mixage. La photo noir et blanc montre en illustration John, Paul et George enregistrant les voix, casques sur les oreilles. John arbore alors d'énormes rouflaquettes qui lui donnent des faux airs de Ray Manzarek, le claviériste des Doors. Le petit post-it attribué à la page rappelle aux "Beatles addicts" qu'à partir de ce titre, tous les singles sortiront désormais sous le label Apple, la maison d'édition fondée par les Beatles.
Lire en écoutant
Il y en a pour tout le monde dans ce livre. Les plus pointus des beatlemaniaques connaîtront la marque, le type et l'année de fabrication des instruments utilisés, les noms des musiciens conviés à participer à l'enregistrement, l'état de santé des Beatles. Ainsi, sur les photos datant de 1966 et prises lors de l'enregistrement de l'émission "Ed Sullivan show", il manque une dent à Paul. Explication : il s'agit des séquelles d'un accident de mobylette survenu au bassiste le 26 décembre 1965. On en déduit donc donc qu'en pleine beatlemania, Paul McCartney se déplaçait en deux roues !
Les autres lecteurs auront plaisir à se promener dans cette discographie exceptionnelle, abondamment illustrée. On ne saurait trop conseiller de suivre la lecture en écoutant la chanson correspondante. Et pourquoi pas dans les formats sous lesquels, selon l'âge de chacun, on l'aura découverte : en 33 ou 45 tours vinyle, cassette, CD, DVD... Un voyage qui complète bien la lecture du pavé "Beatles Anthology" publié par les Beatles survivants de l'époque (Paul, George et Ringo) et paru en 2000.
Les Beatles, la totale
de Jean-Michel Guesdon et Philippe Margolin
Editions Chêne E/P/A
672 pages 49,90 euros
Préface de Patti Smith
Les huit années magnifiques qui séparent les deux dates se sont écoulées sous l'égide de cette phrase si symbolique des sixties. Pour bien des fans des Beatles, la deuxième date est un jour noir. Les Beatles n'existaient plus, et même si John, Paul, George et Ringo (l'ordre d'énonciation est immuable) existaient toujours à titre individuel, le rêve collectif était brisé.
Le rêve était terminé mais laissait une trace indélébile dans la vie de tous ceux qu'il avait accompagnés. Et il était si vivace, ce rêve des Fab Four, que les générations suivantes ont emboîté le pas et se le sont approprié. 670 pages !
C'est à tous ceux-là que s'adressent Jean-Michel Guesdon et Philippe Margotin. Leur livre est gros, il est épais et il est lourd. "Les Beatles, la totale" accompagnera pourtant partout les beatlemaniaques dans les mois qui viennent. Les deux auteurs ont choisi de chroniquer l'oeuvre des Beatles, et pour une fois, le terme de chronique est tout à fait juste. Ils ont pris les albums dans l'ordre, et les chansons dans l'ordre des albums. Le livre s'ouvre donc sur "I saw her standing there" de l'album "Please, please me" pour se refermer près de 650 pages plus tard avec le single "You know my name (Look up the number)", la queue de comète de la production des quatre Liverpudliens.
211 chansons décortiquées
Non seulement les 211 chansons sont expliquées, comme promis sur la couverture du livre, mais elles sont en plus illustrées de photos souvent mal connues à défaut d'être toutes inédites. Les articles sont aussi agrémentés d'anecdotes qui font tout le sel de cette édition. Le fan des Beatles entretient bien sûr une passion pour leur travail musical mais il adore aussi se régaler de ces multiples détails de la vie des quatre garçons. Il aime aussi voir son attention attirée sur tel ou tel petit détail des enregistrements qui lui avait échappé au fil de ces années. Des post-it attirent ainsi l'attention sur tous ces petits riens intriguants qui donnent l'impression d'entrer dans la confidence. Prenons un exemple (presque) au hasard
"Lady Madonna", signée Lennon/McCartney, est enregistrée en 1968. On apprend qu'à l'origine, Paul voulait écrire une chanson en hommage à la Vierge Marie ! Ce projet a vite été abandonné et la chanson est devenue une ode à l'honneur des femmes qui concilient vie professionnelle et vie familiale. Les influences des musiciens sont citées : un bluesman des années 50 pour Paul McCartney alors qu'il affirme avoir pensé à Fats Domino. Le tout débouchant sur une chanson dont Ringo dira "ça ne sonne pas comme Elvis : C'est Elvis !"
La petite anecdote autour de cette chanson : longtemps après l'avoir enregistrée et en réécoutant les paroles, Paul s'aperçoit qu'il a cité tous les jours de la semaine pour évoquer les activités de "Lady Madonna", tous sauf le samedi. Trop tard ! Informations techniques et musicales
La suite de l'article consacré par Guesdon et Margotin à cette chanson consiste en des indications sur les conditions d'enregistrement, les choix de musiciens et les options de mixage. La photo noir et blanc montre en illustration John, Paul et George enregistrant les voix, casques sur les oreilles. John arbore alors d'énormes rouflaquettes qui lui donnent des faux airs de Ray Manzarek, le claviériste des Doors. Le petit post-it attribué à la page rappelle aux "Beatles addicts" qu'à partir de ce titre, tous les singles sortiront désormais sous le label Apple, la maison d'édition fondée par les Beatles.
Lire en écoutant
Il y en a pour tout le monde dans ce livre. Les plus pointus des beatlemaniaques connaîtront la marque, le type et l'année de fabrication des instruments utilisés, les noms des musiciens conviés à participer à l'enregistrement, l'état de santé des Beatles. Ainsi, sur les photos datant de 1966 et prises lors de l'enregistrement de l'émission "Ed Sullivan show", il manque une dent à Paul. Explication : il s'agit des séquelles d'un accident de mobylette survenu au bassiste le 26 décembre 1965. On en déduit donc donc qu'en pleine beatlemania, Paul McCartney se déplaçait en deux roues !
Les autres lecteurs auront plaisir à se promener dans cette discographie exceptionnelle, abondamment illustrée. On ne saurait trop conseiller de suivre la lecture en écoutant la chanson correspondante. Et pourquoi pas dans les formats sous lesquels, selon l'âge de chacun, on l'aura découverte : en 33 ou 45 tours vinyle, cassette, CD, DVD... Un voyage qui complète bien la lecture du pavé "Beatles Anthology" publié par les Beatles survivants de l'époque (Paul, George et Ringo) et paru en 2000.
Les Beatles, la totale
de Jean-Michel Guesdon et Philippe Margolin
Editions Chêne E/P/A
672 pages 49,90 euros
Préface de Patti Smith
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