L’essai posthume de Charb sur l’islamophobie

Charb avait achevé le livre le 5 janvier, deux jours avant l’attentat des frères Kouachi sur la rédaction du journal, dans lequel le directeur de Charlie Hebdo et 11 autres personnes ont été tués. L’essai sort ce jeudi en librairie, sous le titre "Lettre aux escrocs de l’islamophobie qui font le jeu des racistes ".

C’est la maison d’édition de l’hebdomadaire satirique, Les échappés , qui publie le petit ouvrage posthume de 89 pages. Son préambule semble directement s’adresser aux auteurs de l’attentat du 7 janvier :

 "Si tu penses que l’humour est incompatible avec l’islam, si tu penses que caricaturer un jihadiste dans une position ridicule est une insulte, alors, bonne lecture !"

Dans ce livre, Stéphane Charbonnier, alias Charb, répond aux ciritiques contre son journal, accusé de multiplier les provocations contre les musulmans. La foi est "une soumission ", écrit-il, le Coran et la Bible, "des romans soporifiques, incohérents, mal écrits . Le problème, c’est que le fidèle les lit sans recul, sans distance, comme s’il s’agissait de la notice de montage d’une étagère Ikea."

La "complicité imbécile" des médias

Dans le viseur du caricaturiste aussi, les politiques, comme Nicolas Sarkozy et son débat sur l’identité nationale. Il ne ménage pas non plus les médias, leur "complicité, le plus souvent imbécile et fainéante " dans l’utilisation "dangereuse " du terme d’islamophobie, un terme "mal choisi ", écrit le caricaturiste. "Pendant que nous débattons pour savoir si dire que le Coran est un bouquin nul constitue une forme de racisme ou non, les racistes se marrent ", écrit encore Charb dans ce plaidoyer pour la liberté d’expression.