Lever de rideau du PIFFF avec « Malveillance »
Le locataire
Décidément, Balaguero ("La Secte sans nom", "[Rec]") aime les immeubles. Après celui de "[Rec]", il ne sort pas de celui qu’a pour cadre "Malveillance". César en est le gardien. Un drôle de coco. Pas très drôle justement. Porté par le malheur, il s’ingénie à empoisonner la vie des habitants. Discrètement, mais efficacement, avec des conséquences irrévocables.
Surtout la jolie Clara chez qui il passe toutes les nuits, sous le lit, pour passer dessus, après avoir chloroformé la belle endormie. Etrange fantastique du quotidien, sans aucun élément surnaturel, mais non moins déstabilisant. L’immeuble, cossu, Art Nouveau, est habité. Non de fantômes, mais de personnages que Balaguero dessine tels des archétypes : la mémère à chien chien, le râleur, la jolie célibataire (the girl next door).
Blanc comme un suaire
Le fantôme, c’est César. Blême, longiligne, dégarni, transparent, invisible. Son ennemi ? La petite fille qui est la seule à connaître ses agissements, qui le voit, et qui le rackette pour cela. Vous avez dit bizarre ? C’est tout le charme de « Malveillance », portrait d’un personnage trouble que personne ne voit parce que rébarbatif. César transpire l’ennuie.
C’est pour cela qu’il embête tout le monde. Jusqu’à sa vieille mère en soins palliatifs à l’hôpital, muette comme un mur. Mais est-ce vraiment sa mère ? Vu le coco, rien de moins sûr. Magistralement filmé dans un scope paradoxalement claustrophobe, "Malveillance" distille le poison insidieux dont suinte son protagoniste, avec un suspens constant. Poisseux.
Malveillance
De Jaume Balaguero, Espagne - 1h45
Avec : Luis Tosar, Marta Etura, Alberto San Juan
Sortie : 28 décembre 2011
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