Marc Behm, une vie de polar

“J'ai demandé des nouvelles de Marc à son petit-fils”, raconte François Guérif, l'éditeur français de Marc Behm chez Rivages. “Il m'a répondu : feu Marc Behm. Je suis resté sans voix.” Evidemment.

Marc Behm avait 82 ans. Il est donc mort le 12 juillet dernier à Fort-Mahon, dans la Somme, d'une attaque cérébrale. On ne l'apprend que maintenant. Rien d'exceptionel, si ce n'est effectivement que, comme il n'avait pratiquement plus rien écrit depuis dix ans, il vivait un peu coupé du monde. Et seul, depuis la mort de sa femme, à la même époque. C'est sa femme qui l'avait attiré en France ; sa femme, une Française rencontrée alors qu'il était GI et elle infirmière, pendant la guerre. De leur union sont nés sept enfants.

Marc Behm était venu au roman sur le tard, à la cinquantaine. Avant, il a été acteur, puis scénariste, signant même quelques gros succès : Charade, réalisé par Stanley Donen, Help! de Rochard Lester, avec les Beatles, ou encore L'amant de lady Chatterley, de Just Jaeckin (celui d'Emmanuelle).

Les polars n'arrivent qu'après : La reine de la nuit, Mortelle randonnée, La vierge de glace, Trouille, À côté de la plaque, Et ne cherche pas à savoir, Crabe, Tout un roman.
_ Et c'est tout. Mais c'est déjà beaucoup : Mortelle randonnée rencontre le succès que l'on sait grâce au film de Claude Miller, sorti en 1983, qui rassemble deux légendes du cinéma, Lino Ventura et Michel Serrault.