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#marquepage du 14 décembre 2022 : échos des livres glanés par Anne-Marie Revol

Découvrez en trois minutes, trois idées de livres, à dévorer… tout en vous amusant !

Article rédigé par franceinfo Culture - Anne-Marie Revol
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 3 min
"Marque-page", la chronique d'échos littéraires d'Anne-Marie Revol. (FRANCE TELEVISIONS)

L’auteur qui nous a adressé cette semaine ses quatre clichés mystères est breton de chez breton ! Stéphanie Gauthard, libraire au Jardin des mots à La Brède, nous recommande d’un roman historique et engagé, L’héritage de Violette Pinkerton, de Sandrine Biyi, paru chez Savine Dewilde. Quant aux Instagrammeurs, ils ont tous été émus par les Presque sœurs de Chloé Korman, édité par Grasset.

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Et si on s’faisait un p’tit quiz ?  

L’écrivain qui se cache derrière ses quatre photos est auteur, compositeur et interprète. Né en 1980 à Paris, il a passé toute sa jeunesse à Plourin-lès-Morlaix dans le Finistère ce qui fait de lui un Breton – presque – pur jus… C’est aux côtés de son frère et de sa sœur, qu’il se frotte pour la première fois à la musique en intégrant leur chorale. Dans la foulée, il se met au piano et au saxophone. Après dix ans de conservatoire, il troque ses deux premiers instruments contre une... guitare. Puis commence à composer. Dès ses premiers textes, il dépeint le quotidien avec humour et poésie. En parallèle de ses études de commerce, il commence à se produire dans des bars, dans quelques festivals et assure des premières parties de concerts. Avec ses singles La lettre, Repenti ou encore Les voisines, il créé, à l’instar de Vincent Delerm ou de Bénabar, des chansons à textes du quotidien, portées par des mélodies simples, joyeuses et obsédantes. Son premier livre, qui vient de sortir chez Flammarion, lui ressemble. Il est mélodique, tendre, sincère et touchant. Récit autobiographique, il s’y dévoile avec pudeur et sobriété. Chapitre après chapitre, on y découvre ses premiers bancs d’école et ses premiers accords, le handicap de sa sœur, la fragilité de son frère, ses divergences familiales. Un roman qui sent la mer et les crêpes. Un roman sans tabou, plein de poésie où l’amour l’emporte malgré tout. Alors, vous avez trouvé ? 

La libraire aime les violettes et… l’école pour toutes !  

Stéphanie Gauthard, libraire à la Brède, au Jardin des mots, a craqué pour le premier roman de Sandrine Biyi, L’héritage de Violette Pinkerton. En 1912, cette jeune femme est nommée institutrice dans un village de l’Entre-deux-mers girondin. Elle a vingt ans. C’est son premier poste. La loi séparant l’Eglise de l’Etat est récente et sa venue n’est pas souhaitée par tous. Seule la volonté du maire l’a rendue possible. Et, d’emblée, elle va se heurter à l’abbé Brissac qui déteste ce qu’elle représente et qui pour "fêter" sa venue "va faire sonner le glas…"  Mais, Violette est plus forte que ça… et va se battre pour faire valoir son droit et son devoir. A qui peut-elle se fier ? A Louise la brodeuse ? A Jeanne sa logeuse ? A la comtesse Lucille de Pontiac qui semble être de son côté ? "Sandrine Biyi nous raconte le combat de ces femmes héroïques qui avaient décidé dès le début du 20e siècle que les jeunes filles auraient le droit à l’éducation gratuite au même titre que les garçons…". A travers cette femme pleine de panache, c’est le combat de nos arrières grands-mères que le lecteur découvre. Sans elles, "nous ne franchirions pas les portes d'une école ou d'une université sans nous poser aucune question". Cela semble si loin… C’est pourtant si proche... 

Les Instagrammeurs presque sœurs…  

Les presque sœurs de Chloé Korman, paru chez Grasset a bouleversé le cœur des Bookstagrammeurs. Et pas que, puisqu’il a raté d’un cheveu le prix Goncourt 2022. Entre 1942 et 1944, des milliers d’enfants juifs, rendus orphelins par la déportation de leurs parents, ont été séquestrés par le gouvernement de Vichy. Maintenus dans un sort indécis, ils étaient à la merci des prochaines rafles. Parmi eux, un groupe de petites filles : Mireille, Jacqueline, Henriette, Andrée, Jeanne et Rose, cousines et donc… presque sœurs. Cloé Korman cherche à savoir qui étaient ces enfants qui "du camp d’internement de Beaune-la-Rolande à l’ancienne synagogue du foyer Vauquelin(…) nouèrent un lien fort durant ces deux années d’emprisonnement", explique @isa_pouteau. "La force du roman tient à l’équilibre (…) entre cette trame historique qui ausculte les rouages de l’administration française et le récit intime, à hauteur du regard et des émotions de ces six fillettes", précise @tu_vas_voir_ce_que_tu_vas_lire.  Un récit qui aborde également les traces concrètes de Vichy dans la France d’aujourd’hui. Mais aussi celui du génie de l’enfance, du tremblement des possibles. Des formes de la révolte. "Une belle claque", conclut @legba_en_automne.

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