#marquepage du 19 octobre 2022 : échos des livres glanés par Anne-Marie Revol

L’écrivaine qui nous a adressé ses quatre clichés est aussi journaliste et chroniqueuse télé et radio. Léa Cirier, libraire à Paris, nous recommande un roman graphique, Perpendiculaire au soleil, tiré d’une histoire vraie, publié chez Delcourt. Quant aux instragrammeurs, ils nous invitent à lire Vivre vite de Brigitte Giraud, un récit sur le deuil qui évite l’écueil du pathos. C’est édité chez Flammarion.     

Mais qui se quizzz là ?  

L’autrice qui se dissimule derrière ses quatre clichés est aussi journaliste. Après des études de Lettres, elle fait quelques piges au Matin de Paris puis intègre en 1992 la rédaction de Elle où Jean-Dominique Bauby, alors rédacteur en chef du magazine féminin, la prend sous son aile. Très vite elle excelle dans la rédaction de chroniques littéraires et en 2001 prend la tête du service dédié aux livres. Un an plus tard, Jérôme Garcin lui propose de rejoindre sa bande de joyeux critiques du Masque et la Plume sur France Inter. De 2006 à 2008, elle collabore au Bateau livre sur France 5 et à partir de 2005, incarne la rubrique "Mots" à Télématin. En 2018, elle publie son premier ouvrage consacré au suicide de son frère Alexandre. Cet ouvrage tout en délicatesse remporte un vif succès populaire et… critique puisque le jury du Renaudot la consacre dans la catégorie essais. Son dernier livre sorti fin août, relate le quotidien d’une éditrice parisienne dépassée par le tourbillon de sa vie. Un livre à la fois léger et profond que Françoise Sagan qu'elle admire tant n'aurait pas renié. Si j’ajoute à cela qu’elle porte un très joli nom de famille à particule, vous devriez deviner de qui nous parlons ici !

La libraire plaide pour "Perpendiculaire au Soleil" 

Léa Cirier, qui officie à la librairie Un livre et une tasse de thé, à Paris, a été totalement emportée par cette Perpendiculaitre au soleil, un ambitieux et époustouflant roman graphique, publié chez Delcourt. Son autrice, Valentine Cuny-Le Callet, y relate la correspondance épistolaire qu’elle a entretenue de ses 19 à ses 25 ans avec un condamné à mort noir américain, prénommé Renaldo McGirth. "Elle nous explique la naissance du projet après les attentats de Paris qui l’ont conduit à une réflexion sur la peine de mort et l'enfermement."  Au travail au crayon et en gravure sur bois, se mêlent des images singulières, colorées, qui parlent de la beauté du monde qui ont vu le jour dans des conditions extrêmes. Témoignage bouleversant d'une amitié naissante, ce récit se penche sur la brutalité du système carcéral et la ténacité avec laquelle les condamnés reconstruisent leur vie, depuis une cellule de cinq mètres carrés. Un récit graphique d'une rare intensité. "Un témoignage impressionnant dans sa pudeur et dans son témoignage…"

Brigitte Giraud force l’admiration des bookstagrammeurs...

Une fois de plus, les chroniqueurs littéraires qui investissent Instagram ne s’y sont pas trompés en nous recommandant la lecture de Vivre vite de Brigitte Giraud, un essai magnifique publié chez Flammarion qui figure en cette rentrée littéraire sur moult listes de grands prix aussi prestigieux que le Goncourt ou le Femina. Alors qu'elle doit quitter sa maison dont elle est expropriée et empaquette ses affaires les plus intimes, l’autrice se remémore les conditions de son acquisition et surtout les circonstances dramatiques qui ont marqué son achat, puisqu'à peine les papiers signés, son compagnon décédait brutalement dans un accident de moto. "Avec les mots, et une accumulation de "et si", elle tente l’impossible : réécrire l’histoire", explique @antigoneheron. Et ceci en évitant "avec brio l’écueil du pathos", précise @les_chroniques_de_koryfee. Ce livre, aussi puissant que rassérénant est le récit d’une reconstruction et un hommage à la vie avec un grand V. Un formidable baume au cœur malgré un sujet qui pourrait faire peur.