#marquepage du 22 juin 2022 : échos des livres glanés par Anne-Marie Revol
Découvrez en trois minutes, trois idées de livres, à dévorer… tout en vous amusant !
Un nouveau numéro de Marque-Page : l’auteur qui se dissimule derrière ses quatre photos est aussi docteur en droit ET en pharmacie ! Juliette Debrix, co-fondatrice de la libraire Un livre et une tasse de thé, à Paris, a fondu pour un premier roman, La fille de la piscine, de Léa Tourret, édité chez Gallimard. Quant aux Instagrammeurs, ils insistent tous pour nous faire découvrir le nouvel ouvrage inédit de Louis-Ferdinand Céline, Guerre, également publié chez Gallimard.
Mais quiiiiz voilà ?
Né en 1963 à Saint-Maur-des-Fossés, l’écrivain qui se dissimule derrière ses quatre clichés légendés est professeur d’université en région parisienne. Double docteur en droit et en pharmacie, il a siégé vingt ans au conseil de l’ordre des pharmaciens. Auteur d'un premier roman à l'âge de seize ans, ce n'est finalement qu'en 2000 que l'envie de sortir ses écrits de ses tiroirs s'impose à lui. Pendant cinq ans, il écume les concours de nouvelles et glane de nombreuses récompenses. Fort de ces succès, il publie un premier roman à caractère psychologique sous le pseudonyme d'Yves Magne. Après cet essai remarqué, il se lance enfin dans le polar historique et redonne ses lettres de noblesse aux feuilletons en inventant un héros à l’ascension fulgurante qui devient en deux temps trois mouvements le patron d’une unité spéciale chargée de démêler des crimes impossibles teintés de surnaturel en pleine révolution de juillet… 1830 ! Le deuxième opus de cette série à succès – il a reçu pour le premier tome le prestigieux Prix des libraires en 2021 – remet en selle son jeune inspecteur. Sa cible, cette fois-ci ? Un médium qui aurait recours à d’étranges pouvoirs extralucides pour ramener à la vie la fille d’un noble fortuné. Des bas-fonds parisiens aux salons de la haute société, des espions de Vidocq aux troublants mystères occultes, grande histoire et fiction s’entremêlent ici. C’est totalement addictif !
La libraire nous plonge dans le grand bain !
Juliette Debrix, libraire à Un livre et une tasse de thé, à Paris, a complètement craqué pour La fille de la piscine, un premier roman écrit par la jeune autrice, Léa Tourret et publié chez Gallimard. Léna passe ses journées d’été à la piscine avec Max, son amie d’enfance, et Sabrina, dont elle vient de faire la connaissance. Fine observatrice, Léna scrute le monde qui l’entoure, décrit de façon à la fois crue et sensuelle les corps dénudés, les jeux, les conversations, le désir qui s’insinue partout autour du bassin."La piscine a vraiment une place centrale dans l’histoire, elle au cœur de toutes les rencontres, de toutes les relations..." Le regard de Léa Tourret et de son double fictionnel Léa est corrosif. Il dévoile les rapports de domination qui naissent au moment du passage de l'enfance à l'âge adulte. La tension narrative monte encore d’un cran lorsque débarquent deux garçons qui attirent Léna irrésistiblement. Bien que d'un naturel réservé, la jeune fille va faire preuve d’une audace inédite bouleversant au passage le fragile équilibre entre les trois adolescentes... et déboucher sur un drame. "Léa Tourret a une écriture très sensible. On est vraiment au cœur de l’état d’esprit de la jeune fille. " C'est moite, voluptueux et inquiétant comme peuvent l'être certains étés...
Les Bookstagrammeurs redécouvrent Céline…
Parmi les manuscrits de Louis-Ferdinand Céline récemment retrouvés figurait une liasse de deux-cent-cinquante feuillets révélant Guerre dont l’action se situe dans les Flandres entre 1914 et 1918. Avec la transcription de ce manuscrit de premier jet, écrit en 1934, soit deux ans après la parution de Voyage au bout de la nuit, c’est une pièce capitale de l’œuvre de l’écrivain aussi adulé que détesté qui est mise au jour par les éditions Gallimard. Entre récit autobiographique et œuvre d’imagination, Céline lève le voile sur l’expérience centrale de son existence : le traumatisme physique et moral du front. "Nous sommes (...) dans la tête du brigadier Ferdinand (…). Ses sensations sont si bien retranscrites que le lecteur a parfois l'impression d'avoir mal avec lui", explique @la_malle_d_alessandro. Ce temps brutal de la désillusion et de la prise de conscience, que l’auteur n’avait jamais abordé sous la forme d’un récit littéraire autonome, apparaît ici dans sa lumière la plus crue. "Bilan: c’était glauque, peut-être même plus que d’habitude (…), grossier et argotique, rempli de fautes d’oralité voulues… Bref, un ovni encore...", soutient @en_lisant_en_ecrivant. "Âmes sensibles s'abstenir", prévient @bibliofilou. Vous voilà avertis !
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