#marquepage du 23 novembre 2022 : échos des livres glanés par Anne-Marie Revol
Découvrez en trois minutes, trois idées de livres, à dévorer… tout en vous amusant !
La personnalité qui se cache cette semaine derrière ses quatre clichés est aussi… médecin. Charlotte Jacobsen, libraire à Lausanne, chez Payot, a été emportée par L’île haute de Valentine Goby, paru chez Actes Sud. Quant aux bookstagrameurs, ils nous invitent à découvrir Les enfants endormis, d’Anthony Passeron, Prix Wepler 2022.
Un p’tit quiz et puis s’en vont…
L’auteur qui nous envoyé ses quatre photos mystères est né en 1957. Petits-fils de déportés, ses deux grands-pères ont été assassinés à Auschwitz. Ses parents tailleurs à domicile, l’ont élevé à Paris. Il effectue son service militaire comme médecin volontaire en Afrique. Chirurgien ORL, il développe son humour de carabin en internat. Un humour dont il use – et abuse parfois – dans les émissions de radio qu’il a animées sur Europe 1 et les programmes télés qu’il présente aujourd’hui sur différentes chaînes du service public – il a co-animé pendant 20 ans la même émission sur France 5 avec la fille d’une académicienne d’origine russe. En dépit de ses activités médiatiques, il a consulté à l'hôpital jusqu’en 2021. Année où il a pris sa retraite de l'AP-HP. Dans son dernier essai – parce qu’il en a écrit plusieurs dont un sorti en 2015 qui a engendré une importante polémique – il se raconte comme jamais. Il confie notamment avoir souffert d’un cancer du rein dans l’espoir que son témoignage saura inspirer voire libérer la parole de ses lecteurs. Un ouvrage émouvant, intime, souvent drôle sans jamais être impudique.
La libraire nous offre une bol d’air pur…
Charlotte Jacobsen, libraire à Lausanne en Suisse, chez Payot, a été bouleversée par la lecture du dernier ouvrage de Valentine Goby, paru chez Actes Sud : L’île haute. "Ce livre est le roman d’une naissance. La naissance de Vincent, ce jeune garçon de 12 ans, petit Parisien dans les années 40, asthmatique (…) envoyé pour un temps indéterminé (…) dans une vallée imaginaire d’où l’on voit poindre, l’île haute, que sont les Aiguilles rouges." Un décor impensé et impensable, cerné de pics et de glaciers où la nature, sublime, règne en maître. Petit citadin ébahi, Vadim, initié par la jeune Moinette, va découvrir le cycle immuable des saisons au cours desquels hommes, femmes et enfants se battent pour leur survie en milieu hostile. "Ce livre est d’une poésie merveilleuse extrêmement maîtrisée." Parfait pour passer nos longues soirées d’hiver au coin du feu.
Les Instagrammeurs pleurent avec "Les enfants endormis"
Avec Les enfants endormis, paru aux éditions du Globe, Anthony Passeron interroge son passé familial. Évoquant l'ascension de ses grands-parents devenus bouchers pendant les Trente Glorieuses, puis le fossé grandissant apparu entre eux et la génération de leurs fils, il croise deux histoires : celle de Désiré, l'enfant prodigue, mort du sida, il y a quarante ans. Et celle de la lutte contre cette "nouvelle peste" dans les hôpitaux français et américains. "Anthony Passeron écrit de manière magistrale ces vies (…) qui ont été réduites au silence (…), insultées, moquées, diminuées…", admire @lesvoyagesheures. Dans la lignée d'Annie Ernaux ou de Didier Éribon, ce primo-romancier de grand talent entremêle enquête sociologique et histoire intime rendant ainsi hommage aux premières victimes du sida et aux chercheurs pressés par le temps. "Une émotion vive reste en moi…", avoue, secouée @vanessa_jaunet. Un essai poignant qu’aucun lecteur ne peut oublier une fois refermé.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.