Mike Tyson sort une autobiographie et témoigne sur France Info
Une personnalité
insaisissable, un petit voyou devenu star. Voilà, en quelques mots, à quoi on
pourrait réduire Mike Tyson. Mais le boxeur est en réalité bien plus que ça.
Gamin introverti dans un quartier difficile, il endure les brimades des enfants
de son âge. Sa mère est en couple avec un homme violent. Tyson tombe très vite
dans l'argent facile, les petits vols à l'arraché. "Voilà dans quel
environnement j'ai grandi, écrit-il dans le livre, un environnement où les gens
qui s'aiment se cognent dessus et pissent le sang. Ils s'aiment tellement
qu'ils se donnent des coups de couteau. Merde, j'avais une trouille bleue dans
mon propre foyer ".
A l'âge de 13 ans, il
s'est déjà fait arrêter 38 fois et il collectionne les jours passés en centre
de détention. De fil en aiguille, c'est là qu'il fait la rencontre de la boxe.
Et de son mentor, son père adoptif, Cus D'Amato.
Avec D'Amato, Tyson va
découvrir l'art noble, la rigueur de l'entraînement intensif et les "smokers",
ces combats amateurs qui se déroulent dans des salles enfumées. Très vite, son
style, sa puissance et sa vitesse font parler de lui. En 1986, face à Trevor
Berbick, il décroche sa première ceinture de champion du monde poids-lourds.
Mais entre-temps, Cus est
mort, et Tyson manque de repères. Très vite, la célébrité lui monte à la tête.
La drogue, l'alcool sont accessibles, il plonge dedans. Les vieux démons,
toujours.
Autre addiction : le
sexe. Alors qu'adolescent, il ne s'intéresse pas trop aux filles, voilà qu'âgé
de 20 ans il comprend qu'il les attire. Jusqu'à ce qu'en 1992, il se retrouve
accusé de viol par Desiree Washington, gagnante du concours Miss Black America.
Un crime pour lequel il clame toujours son innocence : "Ma colère
était compréhensible. A 25 ans, je risquais de passer six ans en tôle
pour un crime que je n'avais pas commis. Alors laissez-moi vous rappeler
ce que j'ai déjà dit à maintes reprises - devant le grand jury, pendant le
procès, au moment du verdict, pendant mon audition de libération anticipée,
après ma sortie de prison -, et que je continuerai à dire jusqu'à ma mort : je
n'ai pas violé Desiree Washington. Elle le sait, Dieu le sait, et elle devra
vivre avec les conséquences de ses actes durant le restant de ses jours ".
Autre fait marquant de sa
carrière, l'épisode Evander Holyfield. Nous sommes en 1997, Tyson a passé trois ans
en prison, il effectue son come-back. Dans la troisième reprise du combat, furieux
contre les assauts de son adversaire, Iron Mike lui mord l'oreille. "Je
voulais simplement le tuer, écrit-il. Tous ceux qui assistaient au match
pouvaient voir que ses coups de tête étaient délibérés. J'étais enragé, j'étais
un soldat indiscipliné et j'ai perdu mon sang-froid. Alors je l'ai mordu à
l'oreille ". Dans la vidéo ci-dessous, la séquence intervient à 17'20.
C'est tout ça, Mike
Tyson. Une personnalité en relief, très particulière, presque insaisissable. Un
mental de béton sur le ring, et une tête brulée en dehors. Et maintenant ? Lui
affirme que la page est tournée. Mais les vieux démons ne sont jamais bien
loin. Dans le tout dernier chapitre du livre, Tyson explique qu'il a rechuté.
En avril dernier, il a recommencé à boire. Beaucoup. "J'ai fait plein de
trucs moches, j'ai envie qu'on me pardonne, ecrit-il dans les dernières pages
du livre. J'ai envie de mener une vie sobre. Je n'ai pas envie de mourir. Je
suis sur le point de mourir, parce que je suis un alcoolique pervers. Waouh.
Bon Dieu, ça devient intéressant ".
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