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"Mon œuvre la plus importante, c’est ma vie" : l’artiste et dissident chinois Ai Weiwei nous parle de son autobiographie, chez lui au Portugal

C’est un artiste en exil, un provocateur, la bête noire du pouvoir chinois : Ai Weiwei, nous a reçus chez lui, au Portugal. Photographe, plasticien, activiste : à 64 ans, il a pris le temps de raconter sa vie mouvementée dans un livre publié chez Buchet-Chastel.

Article rédigé par franceinfo Culture - Alexandre Le Quéré
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Ai Weiwei au Portugal, près de Lisbonne. (ALEXANDRE LE QUERE)

Il a connu la faim, la misère dans les camps de travail de la Chine des années 1960. La gloire des expositions d’art contemporain. Puis la disgrâce, les représailles du régime chinois et enfin l’exil. Aujourd’hui, Ai Weiwei profite du confort de sa villa portugaise, à une heure de route de Lisbonne, tout près de la ville d’Evora. Il s’y est installé il y a deux ans pour créer au calme et au soleil.

Rencontre avec Ai Weiwei au Portugal
Rencontre avec Ai Weiwei au Portugal Rencontre avec Ai Weiwei au Portugal (France 2)


Après avoir fui la Chine en 2015, l’artiste avait posé ses valises à Berlin. La métropole allemande a fini par le "déprimer" selon ses mots. Mais restera-t-il au Portugal ? Rien n’est moins sûr. "Je change rapidement d’avis" nous confie-t-il lors d’une visite de sa propriété. Ai Weiwei s’est aménagé un petit atelier pour travailler le bois. Ces dernières semaines, il a accumulé des racines d’oliviers. Leurs formes torturées l’inspireront peut-être pour une prochaine installation… "Ou peut-être pas" ajoute sans rire le plasticien, un brin provocateur.

Les foudres de Pékin   

Après nous avoir offert un thé, Ai Weiwei s’installe dans la cour de sa grande maison. Il est revenu devant notre caméra sur sa vie tumultueuse, marquée par l’influence d’un père poète : Ai Qing.

Ai Weiwei et Ai Qing dans la province de Heilongjiang, chine (Ai Weiwei)

Après des études en France dans les années 1920, ce père écrivain a très tôt rejoint le Parti communiste chinois. Mais la Révolution culturelle ne l’a pas épargné. Ses poèmes ont été considérés comme "trop à droite". Cinquante ans plus tard, Ai Weiwei s’est lui aussi attiré les foudres de Pékin. En 2011, il a été détenu pendant près de trois mois dans une prison secrète. Un traumatisme qui l’a poussé à raconter ses mémoires. 

Ai Weiwei se raconte dans un livre (Buchet-Chastel)


"1000 ans de joies et de peines" de Ai Weiwei, Buchet-Chastel, 432 pages, 24 euros.

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