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Esparbec, écrivain pornographe auto-revendiqué et auteur de "La pharmacienne", est mort à 87 ans

Auteur prolifique de dizaines de romans de gare et de romans pornographiques, l'écrivain français George Pailler alias Esparbec est mort lundi, a annoncé son éditeur La Musardine.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Les couvertures de trois romans de l'érivain français Georges Pailler alias Esparbec. (EDITIONS LA MUSARDINE ET MEDIA 1000)

L'écrivain pornographique Georges Pailler, connu sous le nom de plume Esparbec, auteur de plus d'une dizaine de romans pornographiques, est décédé lundi à l'âge de 87 ans, a-t-on appris mardi 7 juillet auprès de son éditeur.

"Les éditions La Musardine ont la tristesse d'annoncer le décès d'Esparbec, survenu le 6 juillet 2020 à l'âge de 87 ans", a indiqué l'éditeur dans un communiqué.

Un pornographe auto-revendiqué

Directeur de collection depuis les années 80 aux éditions Media 1000, où il a signé plus de 170 romans de gare, Esparbec était considéré comme le plus emblématique des pornographes contemporains. Lui qui a signé en 1998 le roman autobiographique Le pornographe et ses modèles, revendiquait d'ailleurs son statut de "pornographe à part entière", par opposition à l'idée d'auteur érotique qu'il avait en horreur.

L'éditeur Jean-Jacques Pauvert qui lui consacre un long chapitre dans sa fameuse Anthologie historique des lectures érotiques et le considérait comme "le dernier des pornographes", avait édité La Pharmacienne dans la collection qu'il dirigeait à La Musardine. Un livre devenu culte en quelques mois. Une dizaine de romans pornographiques avaient suivi, dont La Foire aux cochons, Les Mains baladeuses, Amour et Popotin, Le Goût du péché, Monsieur est servi...

Esparbec défendait la littérature pornographique

Esparbec bannissait de ses romans pornographiques toute joliesse et effet de style parce que "si le lecteur remarque que le livre est 'bien écrit', c’est raté : il ne regarde plus, il lit." Il estimait néanmoins que la pornographie pouvait aussi être source de qualité. "Il y a de bons polars, de bons bouquins de SF, pourquoi pas de bons pornos?" 

Pourquoi la pornographie devrait-elle être laissée à des écrivains de second ordre ? Dénués de talent ? Pourquoi la vouer aux poubelles de la littérature, aux sex-shops ?

Esparbec

"Qu'est-ce qu'on peut raconter comme conneries sur la pornographie ! Et sur la littérature !", se plaignait Esparbec. "Pourquoi diable devraient-elles toujours être à hue et à dia ? Pourquoi, d'un côté, la fine fleur des littéraires classée en auteurs érotiques et de l'autre, les X. La littérature ne peut-elle jamais naître de la pornographie ? Lui échapper ? La transfigurer sans la trahir ?".

Le dessinateur Georges Wolinski se disait "stupéfait par son audace". "Ce qu'écrit Esparbec est scandaleux, sale, fascinant, angoissant, comme tout ce que nous refoulons", avait écrit Wolinski à propos d'Esparbec dans Charlie Hebdo.

L'écrivain pornographe avait lui-même des goûts littéraires assez classiques, avouant son attrait pour les écrivains libertins du XVIIIe siècle, Restif de La Bretonne et Crébillon fils.

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