Mort de Jean d'Ormesson : "C'était un régal de le questionner", se souvient Bernard Pivot
Bernard Pivot est l'invité du 20 Heures ce mardi 5 décembre. Il réagit à la mort de Jean d'Ormesson.
Bernard Pivot, passé par Le Figaro, a bien connu Jean d'Ormesson(Nouvelle fenêtre), qui prend les commandes du journal en 1974. Mais leur première rencontre n'était pas idéale. "On s'est engueulés quand il est devenu directeur du Figaro [...] J'ai quitté le journal et je suis entré alors à la télévision", raconte-t-il, à l'émission "Apostrophes".
"Je l'ai souvent invité dans mes émissions, 26 fois en 28 ans, tout simplement parce que sa conversation était une fête de l'esprit, se souvient Bernard Pivot. C'était formidable de l'avoir. C'était très agréable. Il était l'héritier des grandes dames de la conversation, des dames qui tenaient des salons. Il parlait merveilleusement bien, et c'était un régal de le questionner".
"Une sorte de désinvolture gaie des chagrins"
"C'était un grand voyageur. Il aimait voyager dans l'histoire, dans la philosophie, dans la littérature... Et puis il aimait voyager à l'intérieur de lui-même. C'est un être de paradoxes, Jean d'Ormesson. C'est un aristocrate, or il était très fier d'avoir parmi ses aïeux un conventionnel qui avait voté la mort de Louis XVI. C'était un homme de droite, mais il n'aimait parler qu'avec des hommes politiques de gauche. C'était un conservateur, et c'est lui qui a amené la révolution à l'Académie française en faisant entrer Marguerite Yourcenar", ajoute-t-il.
Jean d'Ormesson s'était fait appeler "l'écrivain du bonheur". "Mais derrière tous ces plaisirs, il y a des chagrins, des failles, des rides, des déceptions. Mais simplement, il passe très vite. Il est dans une sorte de grande tradition française qui est de parler avec une sorte de désinvolture gaie des chagrins, et presque de tristesse joyeuse", conclut Bernard Pivot.
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