Mort de l'Egyptien Ahmed Fouad Negm, symbole de la poésie arabe engagée
L'intellectuel et éditeur Mohamed Hachem, l'un de ses plus proches amis, a annoncé le décès de cette icône panarabe de la contestation, compagnon de route du chanteur révolutionnaire Cheikh Imam, très prolifique durant les années 1970 et 1980.
Des dizaines de personnes ont assisté à la mi-journée au Caire aux funérailles de celui qui était considéré comme le chantre des opprimés en Egypte et un des plus grands poètes en dialecte égyptien.
Le célèbre poète Zine El Abidine Fouad a déploré "l'énorme perte" d'un artiste "présent dans la rue depuis 1968 au moins", un homme "de toutes les luttes en Egypte", rappelant la participation d'Ahmed Fouad Negm à la révolte populaire du début 2011.
Lors des 18 jours de manifestations qui ont mis fin à trois décennies de présidence de Hosni Moubarak, Ahmed Fouad Negm s'était rendu sur l'emblématique place Tahrir du Caire, acclamé par une foule qui chantait et récitait ses poèmes. Hamdeen Sabbahi, ex-candidat à la présidentielle et figure de la gauche égyptienne, a salué un poète ayant inspiré "des millions d'Egyptiens et d'Arabes", les appelant à "aimer l'équité et à haïr l'injustice" à travers son oeuvre, écoutée dans tous les mouvements contestataires arabes, notamment de la jeunesse, depuis les années 1970.
Ahmed Fouad Negm, né en 1929 dans la province égyptienne d'al-Charqiya, dans le delta du Nil, a passé au total 18 années de sa vie derrière les barreaux, où il a commencé à écrire ses poèmes, connus à travers tout le monde arabe, critiquant ouvertement et de façon sarcastique les dirigeants arabes. Il n'avait cessé de dénoncer, notamment depuis la guerre israélo-arabe de 1967, les différents chefs d'Etat égyptiens, de Gamal Abdel Nasser jusqu'au président islamiste Mohamed Morsi destitué par l'armée début juillet. En 2007, il avait été nommé "Ambassadeur des pauvres" par les Nations Unies, puis avait reçu en 2013 le Grand Prix Prince Claus décerné aux Pays-Bas.
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