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Mort de Simon Leys, le pourfendeur de la Révolution culturelle

En publiant dès 1971, "Les habits neufs du président Mao", ce sinologue et écrivain belge s'est trouvé sous le feu des critiques des maoïstes. Il est mort en Australie à 78 ans.
Article rédigé par Sylvie Johnsson
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (Simon Leys est mort en Australie à l'âge de 78 ans - ici en 1998 © AFP | WILLIAM WEST)

Simon Leys, c'était le pseudonyme choisi par le Belge Pierre Ryckmans pour éviter à l'époque, avec son livre, d'être déclaré persona non grata en Chine. Car  "Les habits neufs du président Mao" était un pavé incendiaire. Pierre Haski, le cofondateur de Rue89, a eu la bonne idée d'en publier ce matin les premières lignes : "La Révolution culturelle qui n’eut de révolutionnaire que le nom et de culturel que le prétexte tactique initial, fut une lutte pour le pouvoir, menée au sommet entre une poignée d’individus, derrière le rideau de fumée d’un fictif mouvement de masses."

Une critique très vive, et de la Révolution culturelle - dont le bilan humain est aujourd'hui évalué à plusieurs centaines de milliers de morts - et des intellectuels rendus aveugles par ce "rideau de fumée" au point de juger "diffamatoires" les moindres critiques. Simon Leys se fera traité de traitre et de rénégat. Mais il recevra le soutien d'un autre spécialiste de la Chine,  René Étiemble : "Depuis L'Aveu  de London, je n'ai rien lu de plus bouleversant dans l'ordre du politique".Ce débat très violent sera rendu public en mai 1983 quand Bernard Pivot invitera en même temps dans son émission Apostrophe Maria-Antonietta Macciocchi, auteur du livre De la Chine et Simon Leys lequel jugera le livre enthousiaste de la première d'une "stupidité totale". 

Depuis les années 1970, Simon Leys redevenu Pierre Ricksman vivait et enseignait à Canberra en Australie. C'est là qu'il est mort. 

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