Pas d'acheteur à Brest pour les croquis et dessins attribués à Rimbaud
L'ensemble, estimé à entre 150.000 et 200.000 euros, était composé d'une aquarelle, de croquis et de plusieurs inscriptions manuscrites apposés sur les feuillets blancs ou imprimés de cet ouvrage religieux, ou détachés de celui-ci.
"Ce sont des dessins, ce n'est pas non plus ce qui est le plus demandé chez Rimbaud, c'est pas une arme non plus...", a réagi auprès de l'AFP le commissaire-priseur Yves Cosquéric au terme de la vente.
Le 30 novembre, le revolver à six coups avec lequel le poète Paul Verlaine tenta de tuer son amant Arthur Rimbaud, un après-midi de juillet 1873 à Bruxelles, avait trouvé preneur au prix phénoménal de 434.500 euros lors d'une vente aux enchères chez Christie's à Paris.
"C'est tout à fait rare, mais malheureusement il faut trouver un acheteur"
L'ensemble mis en vente dimanche comprenait une aquarelle et cinq dessins représentant une caricature, un profil masculin, un couple fumant la pipe, des édifices divers dont une église, ainsi qu'un serpent. Figurent également sur l'ouvrage diverses inscriptions, comme des chiffres, des calculs, des bouts de texte et des traces et marques variées. "C'est tout à fait rare, mais malheureusement il faut trouver un acheteur", a souligné Me Cosquéric."Le marché est très réduit sur ce genre de choses", a-t-il ajouté, se disant "un peu déçu" de ne pas avoir vendu l'ouvrage. Ce dernier est un exemplaire de l'Abrégé de l'histoire sainte de l'abbé Durandi, publié pour la première fois à Paris en 1735 et plusieurs fois réimprimé entre 1810 et 1865.
Croquis non signés, mais authentifiés
Les croquis et dessins qui y figurent ont vraisemblablement été réalisés par Rimbaud, alors âgé d'une quinzaine d'années, au cours des séjours qu'il fit dans la maison maternelle de Roche, dans les Ardennes, dans les années 1860. Ils ne sont pas signés, mais ont été authentifiés par des graphologues et experts.Le volume a été retrouvé dans la ferme de Roche, où le poète a écrit "Une saison en enfer" en 1873. Détruite en 1918 par les Allemands, elle a été reconstruite et appartient depuis 1980 à Jacqueline Kranenvitter, découvreuse et actuelle propriétaire de l'ouvrage.
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