Philippe Geluck : "Le Chat, c'est un instrument de 'désangoissage'. Il fustige l'hypocrisie, les intégrismes et la mauvaise foi"
Le dessinateur Philippe Geluck est l'invité du Monde d'Elodie. Il confie la philosophie du Chat et revient sur son enfance.
Le personnage fétiche est aussi connu que son créateur. "Il arrive à répondre à des questions que personne ne se pose, il trouve d'autres réponses à des questions qui n'existent pas", indique Philippe Geluck, pour qui le félin "fustige l'hypocrisie, les intégrismes et la mauvaise foi".
L'intemporalité du Chat
Celui qui a été surnommé par la réalisatrice Bérengère Casanova "l'homme à la tête de chat" a aujourd'hui 64 ans. Situer Le Chat dans le temps est néanmoins plus compliqué. Il est officiellement né en 1983, mais apparaissait déjà sur des faire-parts de mariage en 1980.
Philippe Geluck, son créateur, considère que "c'est compliqué de donner un âge à un personnage né adulte". "Il a l'âge que celui qui le lit lui donne dans sa tête", tout comme pour sa voix, tranche-t-il.
Le Chat, fils spirituel de Geluck
"Père spirituel" mais pas "papa" du Chat. Sinon qui serait "la mère-porteuse ?" "Mon stylo, mon crayon, mon feutre ?", questionne avec son espièglerie légendaire Philippe Geluck. "Bien sur qu'il y a un lien filial", ajoute le dessinateur pour répondre à la question de savoir s'il est le père du célèbre félin.
Il tient en revanche à bien marquer la différence avec ses vrais enfants. Ces derniers sont sa "plus belle création". Ce qui ne l'empêche pas d'être "fier" du Chat. "L'un est complémentaire de l'autre et l'un est parallèle à l'autre", analyse-t-il. "Il existe une concordance des temps entre les deux", révèle Philippe Geluck, Le Chat étant né deux mois après son fils.
Le dessin humoristique comme moyen d'expression
Il faut dire que le dessin est une histoire de famille chez les Geluck. Son père était dessinateur de presse et son frère graphiste. "À la maison, il y a toujours eu du papier, des crayons et le besoin de dessiner", se rappelle Philippe Geluck. Le croquis lui a permis de mieux s'exprimer petit. "Quand j'ai commencé à faire des dessins d'humour, j'y déversais mes indignations familiales, scolaires et sociétales ensuite", déclare-t-il.
Celui qui se définit comme "homme à tout faire dans le domaine de l'humour" espère avoir "fabriqué du bonheur pour les autres". Un bonheur qu'il a envie "d'étirer le plus longtemps possible et le plus loin possible". Pour lui qui tourne habilement les questions en dérision, le rire est fondamental. C'est après tout "le premier signe de communication humaine donné par un nouveau-né", signale Philippe Geluck.
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