Philosophe et académicien, René Girard est mort
"Je peux dire sans exagération que, pendant un demi-siècle, la seule institution française qui m'ait persuadé que je n'étais pas oublié en France, dans mon propre pays, en tant que chercheur et en tant que penseur, c'est l'Académie française" : ainsi s'exprimait René Girard devant les Immortels, dans son discours de réception, le 15 décembre 1985.
Car René Girard était plus connu aux Etats-Unis - il a longtemps enseigné à l'université de Stanford - que dans son pays. C'est d'ailleurs Stanford qui a annoncé son décès, mercredi, à l'âge de 91 ans, des suites d'une longue maladie. Il vivait aux Etats-Unis depuis 1947.
François Hollande a salué la mémoire d'un "intellectuel exigeant et passionné, exégète à la curiosité sans limite, théoricien brillant et à l'esprit fondateur, enseignant et chercheur atypique aimant aller à contre-courant, René Girard était un homme libre et un humaniste dont l'oeuvre marquera l'histoire de pensée" .
Son ami Michel Serres l'avait surnommé "le nouveau Darwin des sciences humaines". René Girard est connu pour son concept de "désir mimétique", qu'il définissait ainsi : "C'est toujours en imitant le désir de mes semblables que j'introduis la rivalité dans les relations humaines et donc la violence" . Pour lui, la Bible est une immense entreprise pour sortir l'homme de la violence.
Il était l'auteur d'ouvrages comme Mensonge romantique et vérité romanesque (1961), La Violence et le Sacré (1972), Shakespeare, les feux de l'envie (prix Médicis essai 1990), Je vois Satan tomber comme l'éclair (1999) ou Celui par qui le scandale arrive (2001).
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.