Julian Barnes reçoit le deuxième prix Jean d'Ormesson
Le deuxième prix Jean d'Ormesson a été décerné au Britannique Julian Barnes pour son roman "La seule histoire" (Mercure de France)
L'écrivain britannique Julian Barnes a reçu mercredi 5 juin le prix Jean d'Ormesson pour son roman La seule histoire, roman poignant sur les cicatrices que laissent dans le coeur un premier amour.
"Un premier amour détermine une vie pour toujours : c'est ce que j'ai découvert au fil des ans. Il n'occupe pas forcément un rang supérieur à celui des amours ultérieures, mais elles seront toujours affectées par son existence", écrit le romancier âgé de 73 ans, toujours très affligé par la disparition brutale de son épouse Pat Kavanagh en octobre 2008.
Publié par le Mercure de France en octobre et traduit de l'anglais par Jean-Pierre Aoustin, ce livre témoigne qu'"il vaut mieux souffrir par amour que de ne pas aimer", résume l'éditrice Héloïse d'Ormesson, fille de l'académicien et créatrice du prix qui porte son nom.
"L'éducation sentimentale" d'un jeune britannique
"Mon père adorait l'esprit de Julian Barnes", a confié à l'AFP Héloïse d'Ormesson. Les deux hommes ont partagé notamment la même passion pour Gustave Flaubert.
A sa façon, La seule histoire peut se lire comme L'éducation sentimentale d'un jeune Britannique.
Le roman (272 pages, 22,80 euros) raconte la passion entre Susan, une femme de 48 ans mariée à un homme violent et Paul, un jeune homme de 19 ans. Malgré leurs différences, Susan et Paul vont découvrir ensemble l'amour pour la première véritable fois.
Leur liaison va évidemment choquer mais les deux amants n'en ont cure. Leur amour va perdurer jusqu'à ce que Susan sombre dans une profonde dépression et l'alcoolisme. L'amour qui avait tout embrasé s'éteint doucement. Paul, "pas armé pour ce genre de situation", quitte Susan, vit d'autres aventures.
Un prix créé l'an dernier
Devenu vieux, Paul, narrateur de cette histoire belle et cruelle, va s'efforcer de dresser le bilan de sa relation avec Susan, son premier amour. Le jeu en valait-il la chandelle? "Un premier amour cautérise le coeur et tout ce qu'on pourra trouver ensuite, c'est une large cicatrice", constate Paul/Barnes avec mélancolie.
Créé l'an dernier, le prix Jean d'Ormesson compte parmi les plus originaux des prix littéraires. "Ni l'époque, ni la langue, ni le genre n'entraveront le choix des douze jurés. Seuls leurs goûts, leur complicité et une certaine forme d'affinité élective guideront leur sélection", avait prévenu Héloïse d'Ormesson au moment de sa création.
Le lauréat du premier prix Jean d'Ormesson a été ainsi l'an dernier l'écrivain Jacques Stephen Alexis, météore des lettres haïtiennes et militant communiste, probablement assassiné par des sbires du dictateur François Duvalier en avril 1961 à l'âge de 39 ans.
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