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Prix Goncourt 2023 : consécration pour l'éditeur L'Iconoclaste, récemment endeuillé avec la perte de sa fondatrice

Le prix Goncourt attribué mardi à Jean-Baptiste Andrea est une consécration pour son éditeur L'Iconoclaste, endeuillé en mai par la disparition de sa fondatrice Sophie de Sivry.
Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2min
Lauréat du Goncourt, l'auteur français Jean-Baptiste Andrea pose avec son livre "Veiller sur elle" lors de la remise du prix au restaurant Drouant à Paris, le 7 novembre 2023. (BERTRAND GUAY / AFP)

Le lauréat de ce Goncourt 2023 Jean-Baptiste Andrea, pour Veiller sur elle, tout comme la petite équipe de l'éditeur L'Iconoclaste qui l'accompagnait, était extrêmement ému au moment d'arriver au restaurant Drouant. "On vient juste de sécher nos larmes. Je ne plaisante pas, on était en larmes dans le taxi", a-t-il dit à la presse.

Joie de la victoire, tristesse du deuil

L'éditrice Sophie de Sivry avait fondé L'Iconoclaste, une maison indépendante, en 1998. Elle a succombé à un cancer un quart de siècle plus tard, à l'âge de 64 ans. "On ne pense qu'à elle. Ça fait des mois qu'on ne pense qu'à elle, et elle est là avec nous aujourd'hui, même si on ne la voit pas", ajoutait-il. Sophie de Sivry, personnalité affable et créative, était très appréciée dans le milieu des lettres.

Comme l'indiquait le nom qu'elle avait choisi pour sa société, elle revendiquait une certaine audace. Elle a lancé des auteurs comme Mathieu Palain (prix Interallié 2021) ou la Belge Adeline Dieudonné, mais aussi Jean-Baptiste Andrea. Celui-ci racontait à ActuaLitté, peu avant la parution de Veiller sur elle, que son premier roman Ma reine, publié en 2017, avait été refusé par une quinzaine d'éditeurs. En revanche, Sophie de Sivry y avait cru immédiatement.

Confort financier

Pour une petite maison comme L'Iconoclaste, le prix Goncourt et les ventes qu'il apporte offrent une latitude financière qui permet d'assumer des choix toujours risqués. "C'est un bel hommage à un petit éditeur. Et surtout à une éditrice qui a disparu et qui a fait un travail formidable avec Jean-Baptiste Andrea", disait mardi l'un des jurés du Goncourt, Pierre Assouline.

"Elle l'a porté. Je peux en témoigner puisque c'était une amie et on en parlait beaucoup. Deux jours avant sa disparition, on devait déjeuner ensemble, c'était fixé de longue date, et elle me dit : je vais vous parler de Jean-Baptiste Andrea. Je dis : je suis d'accord, je l'ai lu, ça me plaît beaucoup. Elle me dit : mais il faut l'appuyer ! C'est la victoire de Sophie post-mortem", estimait-il.

Les autres jurés ont également rendu hommage à l'éditrice. "Évidemment. On se l'est dit, d'ailleurs, quand le vote a été acquis. On s'est dit : Sophie !", a raconté le président de l'Académie Goncourt Didier Decoin. "Moi, je pense qu'elle doit être contente là où elle est. Je suis un homme de foi, donc je pense que la mort n'est pas une fin. Je me dis qu'elle doit être ravie", a-t-il ajouté. "C'est un peu pour elle aussi. Mais ça n'est pas entré en ligne de compte dans notre vote."

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