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Librairies fermées, prix Goncourt reporté : le secteur du livre bouleversé par le reconfinement

Les librairies devront normalement fermer à partir de vendredi, début du reconfinement, comme tous les "commerces non essentiels". Un coup de massue pour les acteurs de la filière à quelques jours des prix littéraires prévus initialement pour novembre. 

Article rédigé par franceinfo Culture - Manon Botticelli et Jérémie Laurent-Kaysen
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Une librairie à St Aubin, deux mois après le premier confinement, en mai 2020. (MATTHIEU RONDEL / HANS LUCAS)

Les librairies vont-elles une nouvelle fois baisser leur rideau ? Considérées comme des "commerces non essentiels" lors du premier confinement, elles devraient fermer dès vendredi 30 octobre. L'une des inquiétudes des acteurs du secteur, que les prix littéraires d'automne (Goncourt, Renaudot, Femina...) normalement décernés en novembre, profitent aux géants de la vente en ligne comme Amazon au détriment des petits commerces.

Petit soulagement, les membres de l'Académie Goncourt ont publié un communiqué ce matin assurant qu'"ils ne peuvent envisager que le prix Goncourt qu'ils devaient annoncer le mardi 10 novembre le soit alors que leurs librairies seraient fermées". Les jurés du prestigieux prix littéraire déclarent qu’en cas de fermeture des librairies "ils reporteraient la proclamation du prix Goncourt à une date ultérieure qui serait précisée en fonction de l’évolution de la situation sanitaire et des décisions gouvernementales prises". Les membres du jury du prix Interallié ont rapidement suivi. "Il y aura bien une sélection de finalistes le 12 novembre. Mais on ne remettra pas le prix tant que les librairies seront fermées", a déclaré à l'AFP une porte-parole du jury.

Les limites du "click and collect"

Trois syndicats du livre - le SNE pour l'édition, le SLF pour les librairies et le CPE pour les écrivains - ont publié un communiqué ce matin demandant à ce que les librairies restent ouvertes. "Aussi, auteurs, illustrateurs, éditeurs et libraires lancent un appel solennel, solidaire et responsable, au gouvernement : laissez nos librairies ouvertes pour que le confinement social ne soit pas aussi un isolement culturel".

Ils soulignent notamment les limites de la réservation en magasin, le "click and collect" : "il est indispensable et d’ores et déjà en place dans un très grand nombre de points de vente. Mais il ne saurait combler toutes les attentes des lecteurs, notamment dans les deux mois précédant les fêtes de fin d’année où plus d’un quart des livres sont achetés" estiment les syndicats, qui interrogent : "les livres sont, depuis plusieurs années, le cadeau le plus offert par les Français. Comment y renoncer ?"

Des aides aux petits commerces

Le gouvernement a annoncé qu’un ensemble d’aides serait proposé pour soutenir les commerçants. Selon Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, invité de RTL ce jeudi matin, les librairies pourront bénéficier des mêmes aides renforcées que les restaurateurs, avec un soutien au chiffre d’affaires jusqu’à 10 000 euros par mois.

"Il n'y a pas de fatalité à ce que Amazon et les géants du numérique remplacent nos petits commerces", a assuré le porte-parole du gouvernement. Le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, devrait lui aussi annoncer, dans la journée, des aides supplémentaires pour tous ces commerces contraints de fermer. La prise en charge du loyer est notamment une des réponses attendues.

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