"Les racines de la colère" : le roman-photo de Vincent Jarousseau pour dépeindre la France des oubliés
Il n'y a rien de romanesque dans le travail de Vincent Jarrousseau. Les personnages ne sont pas fictifs, tout comme leurs galères, leurs colères et leurs espérances. "Les racines de la colère" emprunte uniquement la forme au genre "roman-photo". Une plongée directe auprès de familles qui vivent dans l'une des villes les plus pauvres de France et qui ont accepté de se raconter dans ce livre pour changer l'image que l'on peut avoir de ceux qui sont sur le côté de la route.
Pendant deux ans, Vincent Jarousseau a arpenté les rues de Denain dans le Nord. Il a partagé le quotidien de huit familles pour dépeindre la "France qui n'est pas en marche". la France des précaires, de ceux qui se battent pour joindre les deux bouts, de ceux qui traversent la rue et ne trouvent pas d'emploi, de ceux qui comprennent et partagent la colère première des gilets jaunes, de ceux qui pensent qu'aucun renouveau n'est arrivé en politique avec l’accession au pouvoir d'Emmanuel Macron. Des femmes et des hommes qui ont aussi retrouvé de la fierté à raconter leur vie au photo-journaliste. Car il n'y a pas que de la misère à Denain, il y a la vie quotidienne aussi.
"Ca créé des liens"
Vincent Jarrousseau est retourné à Denain pour présenter son livre aux principaux intéressés. Comme Loïc et Mickael, fier de montrer qu'à Denain il y a des gens qui ne baissent pas les bras. "à Denain on n'est pas que des chômeurs. Il y a des ouvriers aussi, des gens qui travaillent."
Pour l'auteur du roman-photo, l'expérience a été forte aussi. Car malgré la distance professionnelle qu'il a imposé entre lui et les protagonistes, Vincent Jarrousseau avoue avoir tissé des liens forts avec les habitants "Quand j'accompagnais Loïc qui avait une mission d'intérim à l'autre bout du bassin minier, à 5h30 du matin, ou que je l'accompagnais dans son travail, forcément ça créé des liens."
"Les racines de la colère" - Vincent Jarousseau - Editions Les Arènes - sortie le 13 mars 2019 - 22 euros
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