"Nadja", l'oeuvre phare d'André Breton, entre à la Bibliothèque nationale de France
"C'est le manuscrit d'une oeuvre mythique qui rejoint les collections nationales, cette merveilleuse variation sur l'amour et l'expression sensible du hasard objectif, cher à Breton", s'est félicitée Laurence Engel, présidente de la BnF.
Propriété de Pierre Bergé, ce manuscrit, rédigé en 1927 par le père du surréalisme, avait été retiré en décembre 2015 d'une vente aux enchères mettant à l'encan la bibliothèque personnelle du mécène. Le manuscrit était estimé entre 2,5 et 3,5 millions d'euros.
Il a été acquis par la BnF pour 2 millions d'euros, a confié Mme Engel à l'AFP. Le Fonds du patrimoine a contribué pour la moitié de cette somme, le reste étant à la charge "des généreux mécènes" de la BnF.
Il s'agit de l'unique manuscrit existant du chef-d'oeuvre d'André Breton. "Nadja", roman à la fois autobiographique et onirique, récit d'une dérive et d'un discours de la méthode, est considéré comme le plus beau récit issu de la nébuleuse surréaliste.
Offert par André Breton à l'éditeur, mécène et collectionneur suisse Henry-Louis Mermod, le manuscrit de "Nadja" est resté dans la famille de ce dernier pendant 70 ans avant d'entrer dans la collection de Pierre Bergé, jusqu’à être acquis par la BnF.
Composé de 34 feuillets, écrits ou illustrés au recto et annotés par l'auteur, il apporte des éclairages précieux sur la technique d'écriture d'André Breton.
Le manuscrit est enrichi d'illustrations inédites : sept photographies légendées à la main par André Breton et quatre documents autographes signés Léona Delcourt, la jeune femme qui a inspiré le personnage de Nadja. Ces illustrations se substituent par endroits à la description, selon un usage tout à fait novateur à cette époque dans la littérature.
"Nadja" va rejoindre les textes majeurs d'André Breton déjà conservés au département des manuscrits de la BnF : "Champs magnétiques" (1919) et "Vases communicants" (1932).
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