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Raphaël Glucksmann : "Pour mon père, la France était une terre d'accueil"

André Glucksmann "vivait dans un monde d'idées et de combats et a consacré sa vie aux autres", a déclaré mardi sur France Inter son fils, le réalisateur Raphaël Glucksmann, au lendemain de la mort du philosophe à l'âge de 78 ans.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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André Glucksmann avec son fils Raphaël en 2008.
 (LEVY BRUNO/SIPA)

Le philosophe André Glucksmann, l'une des figures majeures des intellectuels français, s'est éteint lundi 9 novembre à 78 ans. Son fils parlait ce mardi matin, sur France Inter, de "la vie de combats" qu'il a menée depuis sa tendre enfance. 

"Petit, il aurait dû mourir parce qu'il était juif dans la France occupée"

"Quand il était petit, il aurait dû mourir, puisqu'il était juif, d'une famille ne parlant pas français dans la France occupée", a-t-il raconté. "Il a même été mis dans les trains et sa mère a réussi à l'en sortir. Donc, il m'a dit que tout le reste, c'était du rab et que 70 ans de rab, c'était une chance incroyable et qu'il fallait la saisir pour en faire profiter d'autres qui avait moins de chance que lui".

"Quand j'étais petit, à la maison, il y avait des réfugiés à la fois des dictatures fascistes d'Amérique Latine et des dictatures soviétiques et communistes d'Europe de l'Est, des Afghans, des Algériens... Ils se retrouvaient chez nous sans se connaître, ils dormaient chez nous, souvent je devais laisser ma chambre", s'est souvenu Raphaël Glucksmann avec nostalgie.

"A la maison, on parlait liberté et droits de l'homme"

"C'était le monde qui débarquait à la maison et qui parlait de liberté et de droits de l'Homme, une France qui était belle, dans sa vocation de terre d'accueil. Une France qu'il avait choisie quand il avait 10 ans : son père  était mort, tué par les Allemands, sa mère lui a proposé de repartir en  Autriche d'où ils venaient, mais il a dit qu'il voulait vivre dans le pays de  la Révolution. Depuis, il a vécu la France comme ça".

"Il a été mon premier ami. Depuis que je suis né, il m'a considéré comme son ami, j'ai eu la chance incroyable de rire, jouer, débattre, m'engueuler aussi parfois, avec un homme qui était fondamentalement bon et qui a consacré sa vie aux autres", a-t-il ajouté. 
André et Raphaël Glucksmann au Salon du livre de 2008, présentent leur livre : "Mai 68 expliqué à Nicolas Sarkozy" (Denoël).
 (FRANCOIS GUILLOT / AFP)

André et Raphaël Glucksmann ont signé ensemble le livre "mai 68 expliqué à Nicolas Sarkozy" chez Denoël.

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