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Rassemblement de soutien pour l'éditeur suédois Gui Minhai, prisonnier en Chine
Les proches et soutiens du libraire et éditeur Gui Minhai ont à nouveau appelé la Chine à le libérer lors d'une manifestation vendredi. Ce rassemblement symbolique marque les 1000 jours de détention de ce Suédois d'origine chinoise par les autorités chinoises.
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"Il est innocent, la Chine doit le libérer", a indiqué Kurdo Baksi, écrivain et journaliste, à l'origine du rassemblement pour la libération de l'éditeur Gui Minhai, à proximité de l'ambassade de Chine à Stockholm. Ce rassemblement intervient un an jour pour jour après la mort du dissident chinois et prix Nobel de la paix Liu Xiaobo.
Jusqu'à il y a deux ans, Gui Minhai, 54 ans, travaillait à Hong Kong pour la maison d'édition Mighty Current. Basée dans l'ex-colonie britannique, territoire chinois autonome jouissant de fortes libertés publiques, cette maison publiait des livres à la recherche de sensationnel sur la vie privée des dirigeants chinois, interdits en Chine continentale.
Centre de détention et "aveux"
Mais en 2015, comme quatre autres employés, Gui Minhai s'était volatilisé : il avait disparu lors de vacances en Thaïlande... avant de réapparaître dans un centre de détention chinois et d'"avouer" à la télévision d'Etat son implication dans un accident de la route qui avait causé la mort d'une jeune fille plusieurs années auparavant.
Les autorités chinoises avaient finalement annoncé en octobre 2017 l'avoir relâché. Mais sa fille Angela Gui a affirmé que, depuis, son père résidait sous surveillance dans un appartement de la police dans la ville portuaire de Ningbo, sur la côte est chinoise.
Les déboires ne se sont pas arrêtés là pour Gui Minhai. Le libraire s'est de nouveau fait arrêter le 20 janvier 2017 dans un train entre Ningbo et Pékin, où il avait un rendez-vous médical. Il souhaitait consulter un spécialiste suédois, craignant d'être atteint de la sclérose latérale amyotrophique (SLA) ou maladie de Charcot.
"Plus aucune nouvelle"
Gui est apparu dans une interview vidéo en février, avouant ses méfaits et accusant son propre pays d'adoption - la Suède - de le manipuler comme "un pion". "Depuis février, nous n'avons plus aucune nouvelle, nous ne savons pas ce qu'il se passe", a alerté Kurdo Baksi, affirmant être en contact régulier avec les proches du libraire.
Devant une vingtaine de personnes, Kurdo Baksi a demandé vendredi aux autorités suédoises "de l'aide" pour faire libérer Gui Minhai. "C'est un citoyen suédois, donc la Suède doit agir", a-t-il fait valoir.
Devant une vingtaine de personnes, Kurdo Baksi a demandé vendredi aux autorités suédoises "de l'aide" pour faire libérer Gui Minhai. "C'est un citoyen suédois, donc la Suède doit agir", a-t-il fait valoir.
En février, Stockholm avait dénoncé une interpellation "brutale" réalisée alors que M. Gui était accompagné de diplomates, et donc "contraire aux règles internationales fondamentales sur le soutien consulaire", selon un communiqué virulent de la ministre suédoise des Affaires étrangères Margot Wallström.
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