Reconfinement : la librairie frondeuse de Cannes refuse de fermer malgré une mise en demeure
La libraire cannoise Florence Kammermann a promis mardi soir de continuer "son combat".
Mise en demeure de fermer par la Préfecture, Florence Kammermann, la libraire cannoise qui maintient sa boutique ouverte malgré les mesures de reconfinement face au Covid-19, se dit déterminée à continuer "son combat", a-t-elle promis le 17 novembre au soir.
"Nous avons décidé, quoi qu'il en coûte, d'aller jusqu'au bout, de continuer ce combat (...), en aucun cas la librairie ne fermera", a plaidé son avocat Me Olivier Le Mailloux lors d'un point presse dans le magasin. Invoquant "une violation des libertés fondamentales" de sa cliente, l'avocat de la librairie Autour d'un livre a précisé qu'il saisirait le Défenseur des droits et le tribunal administratif en référé-liberté si une fermeture administrative devait être prononcée.
Le livre, "une évasion" et "un rempart contre l'obscurantisme"
"On n'aspire qu'à une chose, c'est de travailler sereinement sans avoir la police qui débarque", a confirmé la libraire, selon qui "le livre a toute son importance en période de confinement" : "C'est une évasion et surtout, en période de retour de l'intégrisme, c'est un rempart contre l'obscurantisme."
"Voilà le réconfort de l'État actuellement ! Je suis consterné, sidéré, où est l'objectif légitime?", a repris l'avocat Olivier Le Mailloux en brandissant la mise en demeure du préfet apportée mardi matin à la libraire. Dans ce courrier, dont l'AFP a eu copie, le préfet des Alpes-Maritimes Bernard Gonzalez rappelle que la boutique ne peut pas accueillir de public, "sauf pour les activités de livraison et de retrait de commande" : "En cas de non-respect de cette mise en demeure, je prononcerai (...) une fermeture immédiate de votre établissement", ajoute-t-il, en menaçant de poursuites pénales.
"Si on n'avait pas désobéi, on aurait été en liquidation avant fin novembre"
Ouverte en 2017, et seule librairie indépendante de Cannes, "Autour d'un livre" avait déménagé dans des locaux de 180 m2 en juillet 2019, multipliant événements littéraires, soirées-débats et séances de dédicaces avant que tout ne s'arrête en mars 2020. La vente à distance avait alors permis de payer un quart du loyer, puis l'embellie de l'été d'honorer les dettes, jusqu'à ce nouveau confinement.
"Si on n'avait pas désobéi, on aurait été en liquidation avant fin novembre", a assuré Florence Kammermann le 17 novembre. De nombreux écrivains ont pris fait et cause pour la libraire, dont Amélie Nothomb, Laurent Gaudé ou encore Didier van Cauwelaert qui a même proposé de payer une éventuelle amende.
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