Agathe Manuel publie son premier livre à 15 ans
Touche-à-tout artistique, Agathe publie ces jours-ci "A ce bruit délicat, s'ajoute une musique pénétrante", un recueil de quinze nouvelles financer grâce à la plateforme participative Provence Booster. A 15 ans, elle livre un univers personnel riche d'une maturité singulière.
Reportage : L. Esnault / A. Poitevin / A. Paul
Depuis l'âge de six ans j'écris des petites histoires, j'ai toujours aimé écrire, mon père me racontait des histoires. C'est quelque chose que j'ai en moi depuis très jeune
Agathe ManuelDepuis son enfance, Agathe est passionnée par l'univers des arts et de la culture. Il faut dire qu'elle baigne dans un monde où l'écoute et la beauté des choses sont au centre de la famille. Son père et sa mère, photographe et psychothérapeute, disent en toute simplicité leur fierté. "Elle a un potentiel de création incroyable, elle peint, elle dessine, elle sculpte... la qualité de ce qu'elle fait me sidère", avoue son père.
Une curiosité insatiable
Sous le regard admiratif et aimant de ses parents, la jeune élève de Terminale poursuit son chemin. Aujourd'hui elle se destine à une carrière de comédienne. Peu importe la direction qu'elle prendra, ce qui la guide surtout c'est son optimisme contagieux. "Je reconnais que je suis assez admirative de sa joie de vivre, de son envie de partager et de toujours voir les choses du bon côté", dit d'elle sa mère.
Pour publier son ouvrage, Agathe a fait appel au financement participatif. Aujourd'hui elle a obtenu la participation de 50 personnes et dépassé son objectif de 1300 €. Les donateurs recevront en remerciement une version dédicacée du livre, et une nouvelle inédite.
Extrait de la nouvelle d'Agathe Manuel "A ce bruit délicat, s'ajoute une musique pénétrante
Extrait de la nouvelle « Les mains dans les entrailles »
« Paul passa ses mains, expérimentées malgré leur rudesse héréditaire, sous le jet froid du robinet. L’eau pure et fraîche sortait continuellement du tuyau. Elle rencontrait la surface ferme de ses mains, se chargeait d’un rouge pâle et se dispersait en gouttes rapides qui emportaient avec elles un peu de cette matière devenue ocre en séchant sur les doigts de Paul. Elles n’allaient plus tarder à disparaître complètement dans l’évier glacé et éphémèrement souillé. Il laissait ce mécanisme s’opérer simplement sans perturbation aucune, en tenant ses mains rigoureusement immobiles. Cette sensation lui plaisait. Mais ce plaisir qu’il éprouvait n’était pas plus dû au fait de se laver de ce sang accumulé jusqu’aux poignets qu’au fait d’imaginer qu’il allait bientôt éprouver un plaisir beaucoup plus précis, beaucoup plus intense. Un plaisir qu’il s’obligeait à aborder froidement mais qui finissait vite par lui brûler les entrailles, à lui griser la tête et à s’emparer de son corps de la façon la plus profonde possible.» …la suite dans le recueil
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