Alexandre Jardin candidat à la présidentielle
Confirmant que l'appel des mouvements citoyens allait présenter un candidat l'an prochain, Alexandre Jardin, 51 ans, a ajouté : "ce sera moi." Son intention : "Redonner du pouvoir aux gens."
Selon l'écrivain-cinéaste, "les gens qui nous écoutent ne supportent plus ce cirque". Il ajoute : "Ils ne supportent plus qu'on réduise le discours sur la politique aux discours entre les hommes politiques. Ce qui est important, c'est que les gens qui nous écoutent existent."
Pour que la société civile "se prenne en main"
Alexandre Jardin est le fondateur du mouvement citoyen Bleu Blanc Zèbre, lancé il y a trois ans, et qui invite la société civile à "se prendre en main" et à agir de façon concrète sur tout le territoire. Composé de "zèbres", il s'adresse aux "Faizeux" qui agissent de façon concrète sur tout le territoire pour résoudre toutes sortes de problèmes (emploi, mobilité, logement...).Auteur de romans tels que "Bille en tête" (1985) et "Le Zèbre" (Prix Femina en 1988, adapté au cinéma par Jean Poiret en 1992), "Fanfin" (1990) ou "L'île des gauchers" (1995), Alexandre Jardin, également réalisateur, a porté à l'écran certains de ses romans comme "Fanfan" en 1993 et a réalisé d'autres long métrages comme "Le prof" (2000).
Au mois de juillet, Alexandre Jardin avait longuement pris la parole durant un meeting de l'ancien ministre de l'Économie Emmanuel Macron - lui-même en course pour l'Élysée. Après avoir salué le programme de l'homme politique, il lui avait proposé une "alliance des citoyens en marche".
Le 8 septembre, le romancier a lancé via Facebook "la Maison des citoyens" pour rassembler plus largement des personnes qui "font confiance à ceux qui agissent". Elle n'a pas de murs mais elle revendique le soutien de plus de 60.000 personnes et se décline localement.
Une longue liste de prétendants pour l'Élysée
Alexandre Jardin s'ajoute à la longue liste des prétendants à l'Elysée pour 2017, qui compte déjà plusieurs personnalités de la société civile. "Je serais très surpris que l'on n'ait pas" les 500 parrainages d'élus permettant de concourir au scrutin, a déclaré à l'AFP Alexandre Jardin. "Volontairement, je n'ai pas été les chercher parce qu'il faut que cela soit une œuvre commune."Vendredi, le mouvement s'est réuni dans un café parisien. "Il y avait une pression de la base pour dire +il faut que quelqu'un s'y colle+ et soit candidat à la présidentielle", a raconté Alexandre Jardin. "Je ne suis pas porteur d'un contenu mais d'un changement de méthode. C'est une révolte de gens bienveillants, porteurs de valeurs altruistes, qui veulent que le citoyen compte, qu'il soit replacé au cœur de la décision et que les +Faizeux+ aient des moyens sérieux pour réparer les grandes fractures du pays", a-t-il ajouté.
"S'il n'y a pas de révolte positive, il y aura une révolte négative (...) Tout le monde a à l'œil le contexte, avec l'impressionnante montée des colères" qui peuvent se tourner vers le Front national.
Fort d'un passé familial douloureux, il "ne laissera pas le pays à l'extrême-droite"
Dans son ouvrage "Des gens très bien", paru en 2011, Alexandre Jardin a fouillé douloureusement le passé vichyste de son grand-père, Jean Jardin, qui était directeur de cabinet de Pierre Laval au moment de la rafle du Vél d'hiv en juillet 1942. "Moi, le petit-fils de collabo, je ne laisserai pas le pays à l'extrême droite", a-t-il déclaré au Monde en juillet 2016.Né le 14 avril 1965 à Neuilly-sur-Seine, fils de l'écrivain et scénariste Pascal Jardin et ancien élève de l'École Alsacienne, diplômé de Sciences-Po, Alexandre Jardin a créé plusieurs associations depuis une quinzaine d'années. Il est notamment l'un des initiateurs de "Lire et faire lire", association lancée en 1999.
"Il faut que l'on soit cohérent. Ce sont les citoyens qui doivent aller voir leurs maires pour obtenir ces parrainages. Sinon c'est une aventure personnelle". À ses yeux, "il y a clairement un problème en France. Le citoyen n'existe plus, les territoires n'existent plus dans le débat politique (...) Ce sont les partis centralisateurs et jacobins que l'on entend, c'est la technocratie parisienne qui s'exprime."
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