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Cadeaux de Noël : 15 romans à glisser sous le sapin

Le livre est l'un des cadeaux les plus appréciés des Français. Voici une sélection des romans de l'année que vous pouvez glisser sous le sapin. Et si vous avez besoin d'autres bonnes idées, n'hésitez pas à consulter un bon libraire !
Article rédigé par Laurence Houot
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 8min
Cadeaux de Noêl :  quelques idées de romans à offrir 
 (ANSOTTE/ISOPIX/SIPA)

En 2015, 68,5% des Français ont offert à leurs proches des cadeaux "culturels", et parmi ces cadeaux, 60% étaient des livres. Voici une sélection de 15 romans. D'autres idées à piocher aussi du côté des beaux livres mode, ou de la BD.

1
"La tentation d'être heureux", Lorenzo Marone, traduit de l'italien par Renaud Temperini
 
(Belfond - 323 pages - 20 €)
"La tentation d'être heureux" (Belfond) de l'écrivain italien Lorenzo Marone raconte les pérégrinations d'un sexagénaire napolitain veuf et ronchon. L'arrivée dans son immeuble d'une jeune femme maltraitée par son mari bouleverse sa manière d'appréhender la vie. Un roman tendre sur la vieillesse, la solitude et les relations filiales.
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EXTRAIT :

"Moi, je ne rêve jamais. En tous cas je n'en garde aucun souvenir particulier. Peut-être parce que je dors peu et que je me réveille tôt. Ou que je bois trop. Ou simplement que je suis vieux et que chez les vieillards, les rêves s'épuisent."


2
"Laëtitia ou la fin des hommes", Ivan Jablonka
 
(Seuil-La librairie du XIXe siècle - 383 pages - 21 euros)
Dans "Laëtitia, la fin des hommes" (Seuil), l'historien Ivan Jablonka ausculte un fait divers pour "rendre à sa vie" Laëtitia, 18 ans, assassinée en 2011 dans la banlieue de Nantes, et dresse à travers cette affaire un portrait de la France d'aujourd'hui. Un livre humaniste, et utile, objet littéraire non identifié. Prix Médicis 2016, Ivan Jablonka a reçu mercredi le Prix des Prix qui récompense un des lauréats des prix Goncourt, Renaudot, Décembre, Médicis, Femina, Interallié, Flore et de l'Académie française. Il avait également lancé la saison des prix en recevant le prix littéraire du Monde.
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EXTRAIT :

"Je voudrais montrer qu'un fait divers peut être analysé comme un objet d'histoire. Un fait divers n'est jamais un simple «fait», et il n'a rien de «divers». Au contraire, l'affaire Laetitia dissimule une profondeur humaine et un certain état de la société : des familles disloquées, des souffrances d'enfant muettes, des jeunes entrés tôt dans la vie active, mais aussi le pays au début du XXIe siècle, la France de la pauvreté, des zones périurbaines, des inégalités sociales. On découvre les rouages de l'enquête, les transformations de l'institution judiciaire, le rôle des médias, le fonctionnement de l'exécutif, sa logique accusatoire comme sa rhétorique compassionnelle. Dans une société en mouvement, le fait divers est un épicentre".


3
"Petit pays", Gaël Faye
 
(Grasset – - 216 pages - 18 €)
D'un paradis perdu à l'horreur de la guerre civile et du génocide, le roman de ce franco-rwandais est écrit à hauteur d'enfant, soulignant la beauté, puis l'abomination. Un roman écrit dans une langue musicale. Prix Goncourt des lycéens, Prix Fnac.
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EXTRAIT :

Les après-midi d'ennui finissent enfin par expirer à petits pas fuyants et c'est dans cet intervalle, dans ces instants épuisés, que je retrouvais Gino devant son garage, sous le frangipanier odorant, et qu'on s'allongeait tous les deux sur la natte du zamu, le veilleur de nuit. On écoutait les nouvelles du front sur le petit poste grésillant. Gino ajustait l'antenne pour atténuer la friture. Il me traduisait chaque phrase, y mettait tout son cœur.
La guerre au Rwanda avait recommencé depuis plusieurs jours."

 
4
"Chanson douce" de Leïla Slimani
 
(Gallimard -227 pages - 18 euros)
Le Goncourt de cette année. Un roman consacré à la dérive d'une nounou qui assassine les deux enfants qu'elle adore. La romancière y explore simultanément les états d'âme d'une jeune femme tiraillée entre son désir de travailler et son rôle de mère, et ceux de la nounou, sa solitude, sa pauvreté, et les petites humiliations qui mises bout à bout finissent par la pousser au crime.
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EXTRAIT :

"Louise s'agite en coulisses, discrète et puissante. C'est elle qui tient les fils transparents sans lesquels la magie ne peut pas advenir. Elle est Vishnou, divinité nourricière, jalouse et protectrice. Elle est la louve à la mamelle de qui ils viennent boire, la source infaillible de leur bonheur familial."


5
"10 : 04", Ben Lerner, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Jakuta Alikavazovic 
 
(L'Olivier - 263 pages – 19,50 €)
"10:04" (L'Olivier), est la peinture d'une génération en pleine mutation. L'auteur est lui-même au centre de ce deuxième roman, dont la forme mixe réalité et fiction et juxtapose diverses formes littéraires. Pour les amateurs de littérature américaine un peu expérimentale.
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EXTRAIT :

La municipalité avait aménagé une voie aérienne abandonnée en promenade plantée que l'agent et moi longions vers le sud, le temps étant chaud pour la saison, après un dîner de fête scandaleusement hors de prix à Chelsea, durant lequel le chef avait, entre autres, littéralement massé à mort des bébés poulpes. Nous avions ingéré ces petites choses d'une tendreté incroyable, la première tête intactes que j'aie jamais consommée, qui plus est d'un animal qui décore sa tanière et se livre, a-t-on eu l'occasion d'observer, à des jeux élaborés."


6
Continuer, Laurent Mauvignier
 
(Editions de Minuit – 239 pages – 17 euros)
Laurent Mauvignier explore une nouvelle fois le monde, cette fois le voyage se cantonne aux montagnes du Kirghizistan, où une mère embarque son fils dans une aventure à cheval. Une expédition extrême, à but salvateur. Un roman qui commence en douceur, monte en puissance, et finit par vous happer jusqu'à la dernière ligne.
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EXTRAIT :

"On lui avait bien dit que c’était une connerie de partir avec son fils comme ça à l’aventure, seulement tous les deux. Mais elle avait tenu bon, elle avait répondu, qu’est-ce que vous voulez que je fasse ? Vous voulez que je ne fasse rien et que je laisse Samuel plonger et lâcher prise complètement ? Non, ça, c’est hors de question, je ne le laisserai pas tomber."


7
"Le voyage de Hanumân", Andrei Ivanov, traduit du russe (Estonie) par Hélène Henry 
 
(Le Tripode - 435 pages - 24 euros)
"Le voyage de Hanumân" (Le Tripode), premier volet d'une trilogie signée Andreï Ivanov, écrivain russophone apatride, est l'odyssée de deux exilés, l'un indien, l'autre estonien, atterris au Danemark et errant de camps de réfugiés en vaines expéditions. Un roman servi par une langue pleine d'inventions et de bourrasques, qui jette sur le monde des réfugiés un regard sans tabou ni angélisme.
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EXTRAIT :

Hanumân ne se faisait pas au silence qui enveloppait les week-ends, au brouillard noir d'où sortaient des sons criards et indéchiffrables, au grelottement des chaînettes et des clochettes dans les stations-service, au parler particulier de Jutland, à la dégaine des vieux et au raclement de leurs pieds. Il ne comprenait pas dans quel sens s'ouvraient les portes. Ce qui, probablement, était pire que tout.
Le refus de ce monde étranger le poussait à d'idiotes entorses à la loi. Il se roulait des pelotes de papier toilette, volait des Kleenex par paquets entiers. Jamais il ne quittait un café sans embarquer un cendrier ou une salière. On aurait pu le croire cleptomane, ou simplement fou. Il n'était ni l'un ni l'autre. Il se vengeait des offenses que ce monde lui infligeait ; il méprisait ces gens qui vivaient là si facilement. Il avait mille raisons... Il les méprisait. Parce qu'ils étaient si propres sur eux, qu'ils portaient des vêtements nets et bigarrés, que même les retraités s'habillaient comme des ados. Il vomissait leurs sacs à dos, leurs capuchons roses, leurs moufles vertes, leurs baskets rouges...
- Ces gens ressemblent à des bonshommes en pâte d'amande, disait Hanumân.
J'étais d'accord avec lui le plus répugnant, c'était que ces bonshommes avaient des yeux et qu'ils vous fixaient tout le temps. Je sentais sans cesse ce regard... Un regard si particulier... tu le sens glisser sur la foule, sur la rue, les vitrines, et puis il tombe sur toi et s'y attarde, les yeux ses rétrécissement, t’étudient, ils te déchiffrent comme on lit une pancarte, ils essaient de te mettre dans une case... Un regard qui classifie... Mais cela ne marchait pas. Il n'y avait pas de place pour nous dans la liste."


8
"Molécules", François Bégaudeau
 
(Verticales – 250 pages – 19,50 €)
Un polar bien ficelé et drolatique. "Molécules" (Verticales) raconte une enquête sur le meurtre d'une infirmière. Ecriture au cordeau et dialogues savoureux servent ce bon petit roman de la rentrée 2016.
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EXTRAIT :

"Le photographe s'accroupit pour cadrer serré Jeanne Deligny. Les trois premiers clichés le laissent insatisfait. L'angle optimal se cherche encore. Pourtant les visages c'est ce qu'il préfère shooter. Il n'a pas déjeuné, c'est sa faim qui le déconcentre. Il s'écarte pour que le capitaine Brun examine de près la plaie béante au cou et les joues lacérées. À première vue, trois fois une joue, deux fois l'autre. À confirmer. Un sillon monte jusqu'à la tempe, un second balafre le front. Sans cela elle serait jolie. L'était il y a une heure. L'est encore malgré les yeux exorbités de qui s'est vu mourir."


9
"Judas", de Amos Oz
 
(Gallimard – 347 pages – 21 euros)
"Judas", le dernier roman de l'écrivain israélien Amos Oz,  se déroule à Jérusalem à la fin des années 50, et mêle le destin individuel d'un jeune étudiant, et la grande histoire, celle de la naissance d'Israël avec en toile de fond un questionnement sur les textes religieux, et notamment sur les rapports entre judaïsme et christianisme, et la figure de Judas. Un ample roman.  
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EXTRAIT :

Les yeux ne se dessilleront jamais, décréta Gershom Wald. Tout le monde ou presque traverse l'existence, de la naissance à la mort, les yeux fermés. Vous et moi, mon cher Shmuel, ne faisons pas exception. Les yeux fermés. Si on les ouvrait une fraction de seconde, on pousserait des hurlements effroyables sans jamais s'arrêter. Sinon cela voudrait dire que nous avons toujours les yeux fermés. Maintenant vous pouvez reprendre votre livre, si vous le voulez bien. Nous allons observer un temps de silence. Assez parlé pour ce soir."


10
"La succession", de Jean-Paul Dubois
 
(Editions de l'Olivier – 234 pages – 19 €)
Cinq ans après "Le cas Sneijder", récemment adapté au cinéma, Jean-Paul Dubois revient avec "La Succession", l'histoire de Paul, joueur de "cesta punta" (pelote basque) installé en Floride, dont la vie bascule à l'annonce de la mort de son père, qui s'est suicidé. Un roman sur la transmission, la fin de vie et le déterminisme familial, qui conjugue mélancolie et humour noir.
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EXTRAIT :

Ce furent des années merveilleuses. Quatre années prodigieuses durant lesquelles je fus soumis à un apprentissage fulgurant et une pratique intense du bonheur. Il m'avait fallu attendre vingt-huit ans pour éprouver chaque jour cette joie d'être en vie au petit matin, de courir pour polir mon souffle, de respirer librement, de nager sans peur, et de ne rien espérer d'autre d'une journée sinon qu'elle m'accompagne comme l'on promène une ombre et que le soir venu elle me laisse en l'état, simplement satisfait, abruti de quiétude et de paix loin de ce territoire désarticulé que j'avais abandonné, et surtout loin de ceux qui m'avaient mis au monde par des voix naturelles, m'avaient élevé, éduqué, détraqué et sans aucun doute transmis le pire de leurs gènes, la lie de leurs chromosomes."


11
"Babylone", Yasmina Reza
 
(Flammarion-220 pages – 20 euros)
"Babylone" (Flammarion), un polar décalé, par la dramaturge et romancière Yasmina Reza. On retrouve dans "Babylone" son sens du croquis social, auquel s'ajoute cette fois une touche de mélancolie, ayant à voir avec le temps qui passe, et qu'on ne rattrapera pas. "Babylone" a obtenu le prix Renaudot 2016.
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EXTRAIT :

Quand je suis arrivée au champ de courses, il était installé au restaurant, collé aux vitres qui dominent le paddock. Sur la table, une bouteille de champagne dans un seau, les journaux du turf étalés, couvertes d'annotations, des cacahouètes éparpillées mêlées à de vieux tickets. Il m'attendait en homme détendu qui reçoit à son club, en total contraste avec ce que je savais de lui. On a bouffé un truc gras de son choix. Il s'exaltait à chaque course, se dressant, rugissant, la fourchette brandie, drainant des lambeaux de poireaux vacillants."


12
"Pékin pirate" Xu Zechen traduit du chinois par Hélène Arthus
Pékin pirate, Xu Zechen, couverture
(Philippe Rey - 203 pages - 17 euros)
"Pékin pirate", du romancier chinois Xu Zechen, est une plongée dans le quotidien d'un jeune homme venu de la campagne, qui tente entre magouilles et escroqueries de s'en sortir dans la jungle pékinoise. Xu Zechen dépeint avec réalisme et une bonne dose d'humour la réalité d'un pays en mutation. Misère, corruption, prostitution… On est loin des clichés véhiculés par la propagande du pouvoir. 
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EXTRAIT :

Ils se décident pour une marmite mongole au grand Jadis, à deux pas du Printemps. Elle dit qu'une cassolette ça la réchauffera, vu qu'elle est glacée jusqu'à la moelle. DunHuang acquiesce. Il n'aurait pas cru qu'une tempête de loess fasse ainsi refluer le printemps pékinois. De dehors, les vitres embuées du Grand Jadis ne laissent filtrer qu'un théâtre d'ombres fantomatiques. Dedans, quel tapage ! Des visages, plus rouges les uns que les autres, des nuques épaisses, on dirait que la moitié de la ville a rappliqué pour lever à bout de bras d'innombrables verres de bière. Les vapeurs de l'alcool, le fumet des marmites tournoient dans la chaleur et la clameur ascendantes. Voilà bien trois mois que DunHuang n'a pas ressenti cette effusion conviviale qui réchauffe le cœur. Pour un peu, il verserait une larme. Depuis quand au juste n'a-t-il pas goûté à une de ces cassolettes, lui qui les adore ? La première fois qu'il avait quitté Pékin pour aller passer le nouvel an en famille, il avait emporté une marmite électrique, achetée avec l'argent gagné à la capitale. Chez lui, là-bas, on avait dégusté marmite sur marmite, du réveillon jusqu'au sixième jour de la nouvelle lune, lorsqu'il était rentré à Pékin."


13
"Mémoire de fille" Annie Ernaux
 
(Gallimard, 154 pages, 15 euros)
Pour les fans de cette grande écrivaine, qui  poursuit son travail d'auto-fiction avec "Mémoire de fille" (Gallimard), un court roman qui éclaire et boucle à la fois l'œuvre de l'auteur des "armoires vides". Elle y fait pour la première fois le récit de son été 58, où dans une colonie de vacances elle fait sa première incursion, brutale, dans le monde adulte. Un précieux roman.
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EXTRAIT :

C’était un été sans particularité météorologique, celui du retour du général de Gaulle, du franc lourd et d’une nouvelle République, de Pelé champion du monde de foot, de Charly Gaul vainqueur du Tour de France et de la chanson de Dalida Mon histoire c’est l’histoire d’un amour.
Un été immense comme ils le sont tous jusqu’à vingt-cinq ans, avant de se raccourcir en petits étés de plus en plus rapides dont la mémoire brouille l’ordre, ne laissant subsister que les étés spectaculaires de sécheresse et de canicule.
L’été 1958.
Comme les étés précédents, une petite partie de la jeunesse, la plus fortunée, est descendue avec les parents au soleil de la Côte d’Azur, une autre, la même, mais scolarisée au lycée ou à Saint-Jean-Baptiste-de-La-Salle, a pris le bateau à Dieppe pour perfectionner six ans d’anglais balbutiant appris sans le parler dans les manuels. Une autre encore, disposant de longues vacances et de peu d’argent, constituée de lycéens, d’étudiants et d’instituteurs, est partie s’occuper d’enfants dans les colonies installées partout sur le territoire français, dans de grandes demeures et même des châteaux. Où qu’elles aillent, les filles mettaient dans leur valise un paquet de serviettes hygiéniques jetables en se demandant, entre crainte et désir, si ce serait cet été-là qu’elles coucheraient pour la première fois avec un garçon."


14
"Yaak Valley, Montana" de Smith Henderson, traduit de l'anglais (américain) par Nathalie Peronny
 
(Belfond 592 pages – 23,00 €)
Pour son premier roman, cet ancien éducateur spécialisé a puisé dans son expérience personnelle pour une plongée singulière dans une Amérique loin des cartes postales, celle des marginaux, des familles en roue libre et des enfants livrés à la violence. Une œuvre coup de poing. Lire la critique.

EXTRAIT :

Il rêva également. Un diamant inversé sur son front. Un arbre. Il était un paysage. Il était couvert d'arbres. Il était le Yaak. Il était Glacier Park. Il était toutes les vallées majestueuses du Montana occidental, traversé par les ombres des nuages. Les tempêtes se brisaient contre son nez. Il n'était que très peu peuplé. Il était une ville. Il regorgeait de voies rapides et de lumières. Il rêva qu'il avait une sœur, une sœur très belle, et dans son rêve il se fit lui-même la réflexion que cette fille était Rachel et qu'il rêvait d'un autre esprit contenu à l'intérieur du sien, un frère que Rachel n'avait jamais eu, un fils. Dans son rêve, il se disait que nous contenions tous un nombre incalculable de masses et que les gens n'étaient que de simples potentialités, des exemples, des cas."

15
"Lettres à Anne", François Mitterrand
 
(Gallimard - 1280 pages – 35 €)
Pas un roman, mais le roman d'un amour à travers 1217 lettres que l'ancien président François Mitterrand a écrites à Anne Pingeot entre le 19 octobre 1962 et le 22 septembre 1995. Une œuvre. On peut offrir en même temps "Journal pour Anne" (1964 – 1970), le journal composé pendant sept ans par François Mitterrand, 700 feuillets dans lesquels il avait collé, découpé, assemblé des dessins, articles de journaux, agrémenté de ses notes manuscrites.  (Gallimard – 496 pages – 45 €).

EXTRAIT :

Je bénis, ma bien-aimée, ton visage où j'essaie de lire ce que sera ma vie. Je t'ai rencontrée et j'ai tout de suite deviné que j'allais partir pour un grand voyage. Là où je vais je sais au moins que tu seras toujours. Je bénis ce visage, ma lumière. Il n'y aura plus jamais de nuit absolue pour moi. La solitude de la mort sera moins solitude. Anne, mon amour" (Lettre du 15 novembre 1964)



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