Catherine Paysan, romancière attachée à ses racines sarthoises et ouverte sur le monde, est morte à 93 ans
La romancière sarthoise Catherine Paysan s'est éteinte à 93 ans
La romancière Catherine Paysan, auteure d'une quinzaine de romans, souvent autobiographiques, de recueils de nouvelles et de poésie, est décédée à l'âge de 93 ans, a-t-on appris mercredi 22 avril auprès de la municipalité du Mans.
Très attachée à sa région, Catherine Paysan, née Annie Roulette, avait été lauréate du Grand prix de la société des gens de lettres (SGDL) en 1977 pour l'ensemble de son oeuvre et avait reçu en 2000 le Goncourt de la nouvelle pour son recueil Les désarmés (Albin Michel).
Catherine Paysan, qui disait "avoir toujours été un arbre et avoir besoin pour exister d'entendre la musique de ses racines", était en même temps extrêmement ouverte sur le monde, comme le montrent les sujets de ses romans.
A vingt ans en Allemagne, juste après la guerre
Née le 4 août 1926, Annie Roulette grandit à Aulaines, dans la Sarthe, avec un père ancien poilu, successivement cuisinier, gendarme et secretaire de mairie, et une mère institutrice de la classe unique du village. Pendant la guerre, elle étudie au lycée de filles du Mans, où elle est interne. Elle a raconté cette période difficile de sa vie, loin de sa famille et dans la pauvreté, dans son roman autobiographique Le passage du SS (Albin-Michel, 1997).
A 18 ans, elle publie un recueil de poésie à compte d'auteur et monte à Paris pour préparer une licence d'allemand. Elle a un coup de foudre pour un prisonnier allemand et part en 1946 enseigner outre-Rhin. Elle racontera cette expérience singulière d'une fille de vingt ans dans le Palatinat de l'immédiat après-guerre occupé par les Alliés dans son roman L'amour là-bas en Allemagne (Albin Michel, 2006).
Professeure de collège à la Courneuve
Professeure de collège à la Courneuve près de Paris après son retour en France en 1948, elle publie son premier roman, Nous autres les Sanchez (Denoël), en 1961. Le livre met en scène une institutrice normande mariée avec un peintre mexicain, et raconte une insertion difficile dans la campagne sarthoise. Il remporte le prix de la Société des gens de lettres.
Catherine Paysan abandonne l'enseignement en 1974 pour se consacrer complètement à l'écriture et revient s'installer dans son village natal de la Sarthe avec son mari, un émigré hongrois ayant échappé à la Shoah.
Catherine Paysan a publié dix-sept romans dont six sont autobiographiques ainsi que des poèmes, des nouvelles et deux pièces de théâtre. Elle a obtenu le prix des Libraires pour Les feux de la chandeleur (Denoël, 1966), qui raconte la séparation douloureuse entre un notaire et sa femme aux idées de gauche. Il a été adapté au cinéma par Serge Korber, avec Annie Girardot et Jean Rochefort.
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