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Delphine de Vigan : "La loyauté nous porte, nous construit, mais parfois nous empêche"

La rentrée littéraire d'hiver est marquée par la sortie du neuvième livre de Delphine de Vigan, "Les Loyautés", chez JC Lattès. Un roman qui plonge le lecteur dans les violences invisibles d'une famille en plein divorce. Au cœur du conflit, un jeune garçon qu'une professeure va tenter de sauver.
Article rédigé par Odile Morain
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La romancière Delphine de Vigan invitée sur le plateau de France 3 pour "Les Loyautés"
 (France 3 / Culturebox )

L'auteur de "Rien ne s'oppose à la nuit" et "D'après une histoire vraie" revient avec un neuvième roman qui scrute l'intimité d'une famille en plein éclat et des enfants en perte de repères. "Les loyautés", précise Delphine de Vigan invitée sur le plateau du grand Soir 3, "ce sont les violences invisibles. Là, un jeune garçon se trouve partagé entre des parents qui sont dans un conflit très fort". 
Une fois encore, Delphine de Vigan explore les liens qui nous attachent aux autres : "des promesses que nous avons murmurées ou dont nous ignorons l’écho, des fidé­lités silencieuses. […] Ce sont les tremplins sur lesquels nos forces se déploient et les tranchées dans lesquelles nous enterrons nos rêves.", écrit-elle en préambule de son roman. 

La part d'enfance

Avec "Les loyautés", le lecteur suit le parcours de quatre protagonistes malmenés par la vie. Au départ il y a Théo, un adolescent de 12-13 ans dont les parents se séparent dans la violence. Son copain Mathis, n'est guère mieux loti et se révèle être son meilleur compagnon de saoûleries. Et puis il y a Hélène, la prof de SVT dans un collège qui ne s'est jamais remise d'avoir été une enfant battue et qui va prendre en protection Théo. "Ce qui m'intéresse aussi, affirme la romancière, c'est la part d'enfance qui demeure chez les adultes. Elle se révèle chez une enseignante du garçon, qui a été victime de maltraitance quand elle était enfant, et qui va penser que le collégien a les mêmes problèmes et va l'aider", avec ou sans le soutien de ses collègues." A cela s'ajoute la mère du copain Mathis, qui voit son équilibre familial vaciller lorsqu'elle découvre la double vie de son charmant époux sur les réseaux sociaux.

La loyauté comme un poids 

Le roman suit le destin de ces quatre personnages à un tournant de leur vie, ce moment où précisément l'on peut choisir de s'en sortir ou de se brûler les ailes.  "Il n'y a pas de morale dans mon livre, ce qui m'intéresse c'est ce moment où les choses peuvent basculer, et qui peut être aussi un rebond", souligne la romancière. Il y est donc question de loyautés, envers soi-même, envers les autres et envers la société, toutes ces  "fidélités silencieuses" devenues trop lourdes. "Ce livre s'appelle Les loyautés et pas Les solidarités parce que j'avais envie de traiter cette idée que la loyauté nous porte, nous construit, mais parfois nous empêche", conclut Delphine de Vigan.
  (JC Lattès)
"Les loyautés" de Delphine de Vigan chez JC Lattès - Parution :  03/01/2018 - 208 pages 17 €

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