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"Et toujours les forêts" : Sandrine Collette remporte le prix de la Closerie des Lilas pour son roman post-apocalyptique

Elle a été récompensée pour "Et toujours les forêts", une fiction post-apocalyptique racontant l'effondrement d'un monde terriblement semblable au nôtre.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2 min
La romancière française Sandrine Collette, lauréate du prix de la Closerie des Lilas 2020, à Lyon en 2017, pour Quais du Polar.  (MARCELLO MENCARINI / MARCELLO MENCARINI)

Sandrine Collette est la lauréate du prix de la Closerie des Lilas 2020 pour Et toujours les forêts publié chez JC Lattès, où elle décrit un monde apocalyptique qui, s'il n'est pas ravagé par une pandémie, résonne étrangement avec le climat mondial actuel touché par le coronavirus.

Apocalypse now

La célèbre brasserie du boulevard Montparnasse à Paris étant fermée pour cause de Covid-19, le jury, présidé cette année par Josiane Balasko, n'a pu s'y retrouver pour délibérer et les échanges se sont faits par mails. La lauréate sera "l'invitée privilégiée" de la Closerie des Lilas durant une année, pour un montant de 3.000 euros dès la réouverture du restaurant après le confinement.

Le huitième livre de la romancière âgée de 50 ans, une romancière venue du polar (elle a notamment obtenu le grand prix de littérature policière en 2013 et le prix Landerneau du polar en 2016), est terrifiant et bouleversant. Si tout espoir n'a pas complètement disparu, il est infiniment ténu et résonne étrangement alors que le monde est plongé dans l'anxiété face à la pandémie de coronavirus.

Pessimiste mais pas désespéré

Un jour, on ne saura pas vraiment pourquoi (Sandrine Collette évoque discrètement le réchauffement climatique), un "souffle infini" embrase la surface de la planète. Ni la végétation, ni les animaux, ni la plupart des êtres humains n'y survivront. Parmi les rares rescapés de ce désastre (la romancière a placé un verset de l'Apocalypse de Jean en exergue de son roman!), se trouve Corentin, un jeune homme à l'enfance malmenée.

Première de couverture du roman de Sandrine Collette "Et toujours les forêts", prix de la Closerie des Lilas 2020. (J. C. Lattès)
Abandonné par sa mère, traîné de foyer en foyer, il a été finalement confié à Augustine, une très vieille femme au tempérament rugueux qui vit au coeur de la vallée des Forêts. Quand survient le cataclysme, Corentin (qui vit désormais dans la "Grande Ville") fête la fin de l'année universitaire avec quelques amis, réunis dans des catacombes. Quand les jeunes gens remonteront à la surface ce sera pour découvrir un monde effroyable, où le soleil ne brille plus. Les premiers à sortir sont immédiatement foudroyés. Indemne et traumatisé, Corentin retourne vers la Forêt, "voir si Augustine est toujours vivante"... On suit ce voyage halluciné parmi des paysages ravagés et silencieux. Tout est gris, la pluie est devenue terriblement acide.

Au bout du périlleux chemin, le jeune homme retrouvera le hameau de son enfance. Y aura-t-il la vieille Augustine ? En tout cas, il y a Mathilde avec qui, enfant, il s'était promis de se marier.

Un homme, une femme, une promesse fragile d'humanité... Pourquoi pas veut nous faire croire l'écrivaine dont le roman, pessimiste mais pas désespéré, peut se lire aussi comme une ode à la survie, un manifeste de résistance.

Exclusivement féminin

Le livre est en lice pour le Grand Prix RTL/Lire qui devait être remis en mars mais a été reporté en raison de l'épidémie de Covid-19, et le prix des lecteurs L'Express/BFMTV qui devrait être décerné en mai.


Créé en 2007 et exclusivement féminin, le Prix de la Closerie des Lilas a pour mission de "soutenir et faire connaître une littérature féminine de qualité".

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