Franz-Olivier Giesbert raconte l'amour éternel
Trois lettres suffisent à le définir. Franz-Olivier Giesbert est devenu FOG. La preuve de sa réussite. Une carrière qu'il a mené "sans y penser" dit-il. Et c'est peut-être cette absence de stratégie qui a fait de lui un touche-à-tout de talent. Il a abordé tous les domaines du journalisme, dirigé des journaux de gauche comme de droite, s'est imposé dans la presse écrite comme à la télévision. Un homme brillant derrière lequel se cache une blessure. Un père maltraitant. Ce n'est donc peut-être pas un hasard si aujourd'hui, alors qu'il prend sa retraite, il a choisi de parler d'amour.
Interview de Franz-Olivier Giesbert dans le 20h de France 2:
Ce titre n'est pas de Franz-Olivier Giesbert. C'est une phrase qu'il a empruntée au poète et romancier Henri de Régnier. Une phrase qu’il a faite sienne et qui sert de point de départ à son roman. Un recueil où le personnage principal est l'amour. FOG, se plaît à raconter des histoires qui tournent autour des sentiments. Il nous emmène au bout du monde à la découverte du verbe "aimer" qui se conjugue au présent et à l'imparfait. Car le désamour fait également partie de ces histoires qu'il se plaît à raconter. "Dans ce roman" nous dit-il "l'amour court, meurt, renaît, élève ou démolit, sautant sans cesse d'un être à l'autre. Il brasse les classes sociales, traverse les océans, ne respecte ni codes ni frontières. (...) Et si plusieurs de ces histoires sont vraies, toute ressemblance avec des personnages existant ou ayant existé serait, cela va de soi, totalement fortuite." Car FOG se présente donc avant tout comme un raconteur d'histoire. Peut-être la première qualité d'un journaliste. Avec ce nouveau roman, on est bien loin de l'univers politique qui l'a mainte fois inspiré dans ses livres. Nombreux sont celles et ceux qui ont reproché à FOG sa proximité avec les hommes politiques. Lui s'en défend. Pour lui, être au cœur du pouvoir, c'est faire son travail de journaliste. La Journaliste du Monde, Marion Van Renterghem, qui a réalisé son portrait dans un article intitulé "Franz-Olivier Giesbert, le journalisme sans foi ni loi" le décrit à la fois comme un monstre insaisissable, et un individu plein de charme et talentueux avec une intelligence supérieure à la moyenne. Sa vie et son parcours atypique lui ont permis de côtoyer l'élite de la politique, qui sans le vouloir, ont servi sa carrière et son inspiration. FOG et les politiques, les liaisons dangereuses
Ses relations avec les hommes politiques sont peut-être déjà des histoires d'amour avec ce qu'elles peuvent comporter de trahison. De ses rencontres avec François Mitterrand, Jacques Chirac ou encore Nicolas Sarkozy, il a fait des livres. Des portraits sans concession de ces hommes dont il a su s'approcher pour mieux les cerner. Au total ce sont huit ouvrages qu'il consacrera à l'arène politique. A propos de "Derniers Carnets - scènes de la vie politique en 2012" il écrira : "Ceci est mon dernier livre politique au sens strict. Mon testament. Mes adieux à la scène de vieux chroniqueur ronchon. Pour raconter la dernière campagne à un moment crucial pour la France, j'ai vidé les carnets à spirale sur lesquels je note tout, depuis les années quatre-vingt, en convoquant les protagonistes de 2012, comme Hollande ou Sarkozy, ou les grands acteurs d’antan, comme Chirac ou Mitterrand. Tous si romanesques qu'avec eux, l'Histoire en devient presque picaresque". Une galerie de personnages romanesques à laquelle il appartient désormais. En tout cas, c'est comme cela que certains de ceux qui l'ont approché le décrivent.
"L'amour est éternel tant qu'il dure" de Franz-Olivier Giesbert - Ed. Flammarion
353 pages - 20 Euros
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