Henning Mankell : un Chinois pour oublier Wallander
Henning Mankell est un orfèvre. Lorsque la mode du polar scandinave se sera essouflée, lui sera toujours là. Mankell n'écrit d'ailleurs pas que des polars (essayez, en particulier, ses "Chaussures Italiennes" ou ses "Profondeurs", des romans inoubliables). Avec Kurt Wallander, le commissaire d'Ystad - ses angoisses, son diabète... et ses coups de génie - il tenait le héros récurrent idéal, témoin de l'évolution d'une Suède non dépourvue de zones d'ombres. Comme Simenon avec Maigret, il aurait pu lui faire traverser les époques... Mais Mankell a préféré s'arrêter l'an dernier avec, en bouquet final, l'époustouflant "Homme inquiet".
A peine le temps de digérer sa disparition, que nous arrive ce "Chinois". Ca démarre comme du Wallander - un carnage mystérieux dans un village perdu, quelques détails qui échappent à tout le monde sauf à l'héroïne - et voilà Mankell qui change de braquet et transporte son récit au Nevada, en Chine et au Mozambique, sa destination favorite.
Une fois de plus, ça fuse, c'est brillant. Chaud, froid, sucré, salé, c'est un voyage plein de suspense, parfaitement construit.
Les nombreux fans français de Mankell peuvent dormir tranquille. En envoyant Wallander en pré-retraite, Henning Mankell ne s'est pas rangé des voitures. Son inspiration et sa capacité à installer de délicieuses ambiances est intacte.
"Le Chinois" par Henning Mankell (Policiers Seuil) - 560 pages - 22,00 euros
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