Joël Dicker & Bernard de Fallois tandem gagnant des prix littéraires 2012
Joël Dicker, jeune écrivain genevois, ancien attaché parlementaire a ramé avant de décrocher la publication d'un premier roman. Il a en déjà écrit 4 quand Bernard de Fallois publie "Les Derniers jours de nos pères" en janvier 2012, l'ouvrage ne fait grand bruit. Son deuxième ouvrage publié, il le veut américain. Entre son admiration pour l'écrivain Philip Roth et son désir de "faire un roman américain", le jeune auteur suisse produit un pavé de 670 pages qui fleure bon la série US. Il envoie le manuscrit à son éditeur.
Bernard de Fallois a 86 ans, depuis plus de 50 ans dans le monde de l'édition. Immédiatement séduit lorsqu'il reçoit le manuscrit de "La vérité sur l'affaire Quebert", le vieil éditeur ne s'y trompe pas. "J'étais en vacances et Joël ne m'avait pas dit vouloir sortir un deuxième roman. J'ai lu le manuscrit d'une traite, et suis rentré à Paris. J'ai bouleversé mon programme: le livre était excellent, il n'y avait quasiment rien à changer en dehors de quelques helvétismes, et je l'ai publié dans la foulée." a-t-il confié au Figaro.
Jackpot : la fougue et la beauté de la jeunesse, l'expérience de l'âge
En tête des ventes (33 000 exemplaires vendus en deux mois), le roman de Dicker fait un carton dans les librairies. 160 000 exemplaires en commande début novembre, avant même la consécration du Goncourt des lycéens. Ca promet : le Goncourt des lycéens étant devenu l'une des distinctions les plus suivies en termes de ventes parmi tous les prix littéraires. Avec le choix de Dicker, "pour la première fois, le Goncourt des lycéens va dépasser en ventes le Goncourt officiel", a estimé Bernard Pivot, membre de l'Académie Goncourt. Les droits de "La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert" ont aussi été achetés par une trentaine d'éditeurs étrangers à la Foire du livre de Francfort, rendez-vous mondial de l'édition. "Depuis dix ans que je fais ce métier, je n'ai jamais vu cela. A Francfort, c'était de la folie, il y a eu des enchères partout. En Allemagne, le plus gros marché, les droits du livre se sont négociés à plus de 200 000 euros.", explique à L'Express, Cristina De Stefano, qui a géré les ventes pour toute l'Europe de l'ouvrage.
Un joli (dernier ?) coup donc pour Bernard de Fallois, qui pourrait aussi négocier très cher les droits cinématographiques du roman. Le tandem Fallois/Dicker, alliance de la jeunesse d'un auteur et de l'expérience d'un vieil éditeur, a réussi cette belle performance : faire se rejoindre pour la première fois le choix des lycéens et celui des Immortels (plus expérimentés...) de l'Académie !
Lire la critique de "La vérité sur l'affaire Quebert" sur Culturebox par Pierre-Yves Grenu
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.