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Joël Dicker : "Le Livre des Baltimore", son nouveau coup de maître

Trois ans après l'exceptionnel succès de "La vérité sur l'affaire Harry Quebert", le jeune romancier suisse est de retour avec une saga enlevée, une histoire de famille riche en non-dits qui a toujours pour cadre les Etats Unis. Sorti depuis dix jours, le livre est déjà en tête des ventes.
Article rédigé par Pierre-Yves Grenu
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
L'écrivain suisse Joël Dicker
 (GINIES/SIPA)

C'est incontestablement un as de la découpe. Dicker est l'un des meilleurs pour échantillonner son récit, alterner les époques et les faire se répondre, nous tenir en haleine après nous avoir donné une clé : au bout, il y aura un drame, une véritable tragédie.

"La vérité sur l'affaire Harry Quebert" était un surprenant exercice de virtuosité, multipliant les fausses pistes et les zones d'ombres. "Le livre des Baltimore" est de facture un peu plus classique, l'intrigue moins complexe, mais la griffe Dicker est intacte : une écriture fluide, tonique, des personnages attachants et aux multiples facettes, un décor américain bien ajusté, dans un territoire que l'auteur connaît comme sa poche.

Ce roman, c'est d'abord une affaire d'amitié, un lien plus fort que tout, celui du "gang des Goldman", des gamins rassemblés face à l'adversité qui se retrouvent soudés pour la vie. Enfin, c'est qu'on imagine… Car, forcément, tout n'est pas si simple. Il y aura de la joie, mais aussi des trahisons, des coups de théâtre, des impasses. Pour nous guider, on retrouve le même narrateur que dans le roman précédent (l'écrivain à succès Marcus Goldman).  

Évidemment, Joël Dicker ne bénéficiera pas de l'effet de surprise cette fois-ci. Mais son "Livre des Baltimore" a du souffle, rempli de vie et de sentiments. Sans doute un peu trop pour ceux qui décrètent qu'il est exagérément "grand public". Et c'est vrai qu'on est loin de ces innombrables romans qui tournent en rond dans quelques arrondissements parisiens, à essorer sans fin l'ennui et le vague à l'âme de personnages sortis du même moule. Chez Dicker, les romans sont méticuleusement construits, les ressorts fonctionnent. Et le public adore.

 
"La Vérité sur l'affaire Harry Quebert" avait été un raz de marée : 3 millions d'exemplaires en français, traduit en 40 langues et des droits américains cédés à Penguin pour 500 000 dollars. Les "Baltimore" semblent partis pour creuser le même sillon : dix jours après sa sortie, le livre était déjà en tête des ventes en France (Top 20 GFK-Livres Hebdo). Le premier tirage de 250 000 exemplaires sera vite épuisé…

Ancien juriste, Joël Dicker a décidé un jour de tout plaquer pour se consacrer à l'écriture. Il prouve ici qu'il n'est pas l'homme d'un unique best-seller et qu'il a l'épaisseur pour construire une belle et longue carrière.

"Le Livre des Baltimore" de Joël Dicker (Editions de Fallois) – 480 pages 22,00 €

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