L'écrivaine Edna O'Brien, qui "a révolutionné la littérature irlandaise", est morte à l'âge de 93 ans
Elle était "l'une des plus grandes écrivaines de notre époque". L'écrivaine irlandaise Edna O'Brien, connue pour son œuvre littéraire rebelle et féministe, est morte samedi à l'âge de 93 ans, après "une longue maladie" ont annoncé, dimanche 28 juillet, son agente et sa maison d'édition. Elle est décédée "paisiblement samedi 27 juillet", selon un message de son agente Caroline Michel et son éditeur, Faber, publié sur le compte du réseau social X de ce dernier.
"Elle a révolutionné la littérature irlandaise, saisissant la vie des femmes et les complexités de la condition humaine dans une prose qui était lumineuse et simple, et qui a eu une influence profonde sur tant d'écrivains qui l'ont suivie", poursuit le message.
Une "diseuse de vérités sans peur"
Le président irlandais Michael D. Higgins l'a décrite comme "l'un des écrivains les plus exceptionnels des temps modernes", rendant hommage dans un communiqué à une auteure "superbe", dotée du "courage moral de confronter la société irlandaise avec des réalités longtemps ignorées", une "diseuse de vérités sans peur".
Deux fois finaliste en France des prix Médicis et Femina étrangers pour son autobiographie Fille de la campagne (2013) et son roman Les petites chaises rouges (2016), l'Irlandaise avait reçu en 2018 le "Nabokov Award for Achievement in International Literature", l'un des plus prestigieux prix du PEN America, pour "avoir abattu les barrières sociales et sexuelles élevées contre les femmes en Irlande et bien au-delà". Le jury du prix Femina lui avait décerné un prix spécial pour l'ensemble de son œuvre en 2019.
Son premier roman, Les filles de la campagne, histoire de l'initiation sexuelle de deux jeunes filles, provoque en 1960 un scandale dans son pays natal. Il est proscrit des librairies de Dublin et parfois brûlé pour "manque de religion et pornographie". Les six suivants connaîtront le même sort. Dans sa vingtaine de romans, l'Irlandaise dépeint son pays comme un personnage violent et arriéré. De sa langue crue et lyrique, elle sonde l'intimité de femmes sacrifiées par une éducation qu'elle juge répressive et moyenâgeuse.
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