"L’Ombre des innocents" de René Manzor : l'écrivaine accusée de meurtre, les policiers et l'ADN

René Manzor signe avec "L’Ombre des innocents" un thriller haletant et prend le lecteur par la main pour ne plus le lâcher. Percutant.
Article rédigé par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Portrait de l'écrivain René Manzor. (MATHIEU GENON)

Comme un train lancé à pleine vitesse, le dernier roman de René Manzor, L’Ombre des innocents (Calmann-Lévy), ne laisse aucun répit au lecteur. Actions, retournements de situation, rebondissements, René Manzor, René Lalane pour l’état civil, éparpille son histoire façon puzzle et prend un malin plaisir à égarer le lecteur dans un labyrinthe dont lui seul connaît l’issue.

Avec une écriture cinématographique assumée, l’auteur de Du fond des âges nous fait vivre le combat de Marion Scriba, autrice de polars et mère de trois enfants, pour prouver son innocence. Accusée de meurtre à cause de son ADN retrouvée sur l’arme du crime, l’écrivaine n’a d’autre choix que de s’évader pour retrouver elle-même le ou les tueurs. Elle devient, de facto, l’ennemi public numéro 1, traquée par toutes les polices. 

L’être et le paraître

L’affaire s’annonce délicate. Trois enfants ont été exécutés dans des conditions similaires et particulièrement odieuses dans trois pays européens. Tout désigne Marion Scriba comme coupable dans le dernier crime. La romancière se lance alors dans une course effrénée. Elle fait face à deux limiers tenaces et rusés : Wim Haag, un agent d’Europol sur le retour, et la commandante Nayla Kassar, officier de la police française. Sa fuite n’est pas aisée, elle doit aussi affronter un ennemi invisible. "En raison des Jeux olympiques, Paris avait doublé le nombre de ses caméras de surveillance. Il était donc particulièrement difficile d’échapper à leur regard numérique." La fugitive se révèle pourtant coriace.

René Manzor a le sens du rythme, mais aussi un regard aiguisé. Ses personnages ne manquent pas de profondeur, d’épaisseur. Le portrait qu’il dresse de Nayla Kassar est finement analysé, ciselé. Pour son septième polar, René Manzor a su se renouveler et proposer une narration originale.

 L’auteur et cinéaste questionne aussi la société actuelle, dopée à la surconsommation. "Cela fait des siècles que les Occidentaux torturent les enfants de ceux qu’ils colonisent, en les faisant travailler à l’âge où ils sont censés jouer. Autrefois dans leurs plantations, aujourd’hui dans leurs mines". Une accusation qui sonne une réquisition contre un mode de vie consumériste. L’Ombre des innocents, un thriller haletant.

 

(L’Ombre des innocents, René Manzor, éditions Calmann-Lévy, 21,50 euros)

Couverture du livre "L'Ombre des innocents" de René Manzor. (EDITIONS CALMANN-LEVY)

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