La rentrée littéraire de l'hiver 2014 fait honneur aux romans français
Avec 547 romans à paraître entre janvier et février 2014, la production littéraire progresse très légèrement par rapport à 2013 (4%). Cette rentrée hivernale est marquée par une augmentation des fictions françaises, des romans historiques, des romans d'auteurs confirmés très attendus. Bonne nouvelle également : le nombre de premiers romans est en hausse.
Parmi les romans attendus, "Mali, ô Mali" (Stock)" le dernier roman d'Erik Orsenna remet en piste le personnage de Madame Bâ. L'écrivain voyageur y raconte le Mali d'aujourd'hui, confronté à la violence et au terrorisme. Maylis de Kérangal revient avec "Réparer les vivants" (Verticales). Elle y explore le thème du don d'organe, en traçant le chemin du cœur de Simon, d'hôpitaux en hôpitaux jusqu'à la greffe.
Les incontournables
Régis Jauffret continue son exploration du réel avec "La balade de Ricker Island" (Seuil), l'histoire du viol d'une femme de chambre, au début du XXIe siècle, par le président d'une prestigieuse institution …
Nina Baraoui laisse tomber l'autofiction. Prix livre Inter en 1991 pour "La voyeuse interdite" (Gallimard) et prix Renaudot 2005 pour "Mes mauvaises pensées" (Stock), elle raconte dans "Standard" (Flammarion) le destin d'un homme ordinaire, technicien électronique, qui perd le contrôle après la mort de son père et le retour de son amour de lycée.
60 premiers romans français, l'enfance en vedette
On en comptait quarante-cinq l'année dernière pour la même période. Un seul premier roman publié par maison d'édition, sauf Gallimard qui en publie 4, comme l'an dernier. Les thématiques de ces premiers romans tournent essentiellement autour de la famille, du milieu social, et des traumatismes de l'enfance.
Plusieurs premiers romans de cette rentrée évoquent l'enfance. "Ocean Park" (Alma), du dessinateur de BD Ludovic Debeurne, raconte l'enfance de deux frères abandonnés par leurs parents. Benoît Sourty fait remonter l'enfance d'une femme qui reçoit une lettre anonyme dans "Crache les cuisses" (Fayard).
Le milieu social à la loupe
Les origines sociales sont abordées dans plusieurs premiers romans de cette rentrée : un garçon de bonne famille raillé par ses frères et sœurs dans "Martin de la Brochette" (Daphnis et Chloé), de Thierry Des Ouches. Un fils d'ouvrier dans "Eddy Bellegueule" (Seuil) d'Edouard Louis, moqué par ses parents et ses copains de classe parce qu'il est trop délicat. La honte de ses parents d'une adolescente en vacances à l'ile de Ré dans "La légèreté" (L'Olivier), d'Emmanuelle Richard.
De la caméra au stylo
Prix Femina pour l'essai en 2008 avec "Voix off" (Mercure de France), l'acteur et metteur en scène Denis Podalydès publie son premier roman. Un autre comédien se lance dans l'aventure littéraire : Manuel Blanc, César du meilleur espoir masculin en 1992.
Rentrée étrangère légèrement resserrée
Avec 195 titres contre 201 l'an dernier, la production de romans étrangers stagne et les éditeurs tablent sur les pointures. Parmi eux Ian McEwan publie un roman d'espionnage "Opération sweet tooth" (Gallimard) qu'il situe dans l'Angleterre des années 70. Hanif Kureshi dans "Le dernier mot" met en scène un intellectuel chargé de rédiger la biographie d'un auteur indien.
L'écrivain égyptien Alaa Aswany décrit dans "L'automobile club" (Acte Sud) les relations entre dominants et dominés à travers le portrait d'un majordome, ancien valet de chambre du roi Farouk. L'Américaine revient avec "Le chardonneret" (Plon), un "roman d'initiation à la Dickens".
Au programme de cette rentrée pour l'étranger également le romans de Ron Rash "Une terre d'ombre" (Seuil). L'auteur de "Serena" y explore l'Amérique profonde au lendemain de la Première Guerre Mondiale.
Des nouvelles et du "branché"
Le prix Nobel à Alice Munro a donné une impulsions aux Nouvelles. On pourra découvrir des nouvelles de Douglas Kennedy chez Belfond, Julian Barnes au Mercure de France, Tobias Wolff chez Bourgois ou Colm Tobin aux éditions Laffont.
Enfin Livres Hebdo annonce des romans branchés comme "La maison de terre" (Flammarion), du chanteur folk Woody Guthrie, "S." (Michel Lafon), du réalisateur Jeffrey Abrams, ou "Taipei" (Au diable Vauvert) de tao Lin, que certains n'hésitent pas à comparer à Bret Easton Ellis. J. Robert Lennon, l'auteur de "Mailman", est quant à lui annoncé comme le nouveau John Kennedy Tool.
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