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"Le concert posthume de Jimi Hendrix": l'Ukraine post-soviétique par Kourkov
Avec "Le concert posthume de Jimi Hendrix" (Liana Levi), on retrouve la fantaisie si particulière d'Andrei Kourkov. Il nous embarque cette fois dans une aventure où se croisent des personnages hauts en couleur, dans une ville en proie à des phénomènes étranges.
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Temps de lecture : 4min
L'histoire : elle fait se croiser une galerie de personnages dans la ville de Lviv, en Ukraine. Alik, un irréductible hippie, retrouve ses amis une fois par an depuis 1970 au cimetière de la ville, pour célébrer la mémoire de Jimi Hendrix, dont la petite bande a réussi à récupérer clandestinement la main droite avant de l'enterrer dans ce cimetière.
L'histoire s'intéresse aussi à Taras. Le jeune homme débarrasse de leurs calculs rénaux des Polonais en les trimballant la nuit dans sa voiture sur les rues défoncées de la ville. Son travail terminé, il ne manque jamais de passer voir Darka, une jeune fille allergique à l'argent, qui tient pourtant une boutique de change ouverte la nuit. Taras a aussi un voisin un peu lourd, Jerzy, ancien coiffeur au chômage et une amie, Oksana, énergique jeune femme versée dans les activités humanitaires.
On croise aussi dans les nuits de Lviv un écrivain pédant et alcoolique à la poursuite d'un de ses personnages, un marin devenu fou, qui n'est peut-être pas complètement étranger aux phénomènes bizarres qui s'abattent sur la ville : l'apparition intempestive d'une atmosphère marine, humide, salée, iodée, qui fige les passants et leur donne mal au crâne, et les attaques inexpliquées de mouettes folles…
Les allusions à l'actualité sont glissées avec discrétion, et l'histoire finit comme un conte de fée. Bref, à lire même si on n'est pas fan de Jimi Hendrix, qui joue finalement un rôle symbolique dans cette aventure.
Le concert posthume de Jimi Hendrix Andrei Kourkov, traduit du russe par Paul Lequesne (Liana Levi – 352 pages – 21 euros)
Evacuation de calculs rénaux en ville
Riabtsev, un agent du KGB, rôde dans les parages. Il était chargé du temps de la Russie soviétique de surveiller les hippies. Il est désormais à la retraite et aime se retrancher dans son pigeonnier, où il invite désormais de temps en temps Alik pour boire un coup. D'ailleurs, on boit beaucoup et on vit beaucoup la nuit, dans "Le concert posthume de Jimi Hendrix".L'histoire s'intéresse aussi à Taras. Le jeune homme débarrasse de leurs calculs rénaux des Polonais en les trimballant la nuit dans sa voiture sur les rues défoncées de la ville. Son travail terminé, il ne manque jamais de passer voir Darka, une jeune fille allergique à l'argent, qui tient pourtant une boutique de change ouverte la nuit. Taras a aussi un voisin un peu lourd, Jerzy, ancien coiffeur au chômage et une amie, Oksana, énergique jeune femme versée dans les activités humanitaires.
On croise aussi dans les nuits de Lviv un écrivain pédant et alcoolique à la poursuite d'un de ses personnages, un marin devenu fou, qui n'est peut-être pas complètement étranger aux phénomènes bizarres qui s'abattent sur la ville : l'apparition intempestive d'une atmosphère marine, humide, salée, iodée, qui fige les passants et leur donne mal au crâne, et les attaques inexpliquées de mouettes folles…
Bizarreries en Ukraine post soviétique
"Le concert posthume de Jimi Hendrix" est une épopée urbaine et nocturne réjouissante, qui mêle réalisme pour dépeindre l'Ukraine post soviétique avec une bonne dose d'absurde et de fantaisie, qui donnent au récit une note décalée, évoquant les romans de Nicolas Gogol.Les allusions à l'actualité sont glissées avec discrétion, et l'histoire finit comme un conte de fée. Bref, à lire même si on n'est pas fan de Jimi Hendrix, qui joue finalement un rôle symbolique dans cette aventure.
Le concert posthume de Jimi Hendrix Andrei Kourkov, traduit du russe par Paul Lequesne (Liana Levi – 352 pages – 21 euros)
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