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"Le liseur du 6h27" : le bonheur est dans le RER avec Jean-Paul Didierlaurent
Le premier roman de Jean-Paul Didierlaurent "Le liseur du 6h27" (Au diable Vauvert) démarre très fort : à peine sortis, les premiers 8000 exemplaires sont déjà épuisés et les 5000 réimprimés n'y suffiront pas). Ce conte de fées réjouissant met en scène un ouvrier du pilon qui lit dans le RER les pages de livres condamnés à la broyeuse. Rencontre avec l'auteur, heureux, un vosgien de 52 ans.
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Temps de lecture : 9min
L'histoire : un jeune homme, Guylain Vignolles, (un "nom à la con" qui lui a valu par sa contrepèterie une enfance malheureuse), vit seul avec son poisson rouge. Chaque matin, il lit aux passagers du RER les pages des livres condamnés au pilon, l'usine où il travaille, quand sa vie se trouve un jour bouleversée par la découverte d'une clé USB…
Sur son petit nuage
C'est au saut du train dans un petit café parisien que l'on retrouve Jean-Paul Didierlaurent. Comme son héros Guylain, il prend souvent le train ces derniers temps. Pas pour aller au travail, mais pour rejoindre la capitale, où il enchaîne interviews et rendez-vous depuis que son premier roman, "Le liseur du 6h27" (Au diable Vauvert) fait un démarrage en trombe. Acheté dans 24 pays, ce premier roman excite déjà la convoitise des producteurs de cinéma.
Le romancier vosgien ne descend plus de son petit nuage."J'ai fait une signature chez moi, à La Bresse, dans les Vosges. On avait prévu une date, il a fallu que je revienne le lendemain tellement il y avait de monde ! J'ai signé 350 livres !" Bon c'était chez moi, et "La grande librairie" n'y est surement pas pour rien. J'en connais qui regardent jamais cette émission mais là, ils étaient tous devant le poste. Y en a même un qui m'a raconté que sa télé est tombée en panne deux heures avant l'émission, et qu'il est allé en racheter une exprès !".
Naissance d'un roman
Jean-Paul Didierlaurent n'en revient pas. Cet employé d'Orange publie son premier roman à 52 ans. Avant, il n'écrivait que des nouvelles. Il s'était même fait une spécialité de rafler les premiers prix de tous les concours de nouvelles du pays (Prix Hemingway 2010, pour "Brume", et en 2012 pour "Mosquito") "C'est ce qui m'a fait écrire", explique-t-il. "Mon premier concours, c'était le prix "Henri Thomas", à Saint-Dié-des-Vosges. C'est comme ça que tout a commencé! Raconte-t-il. "J'avais besoin de me stimuler. Et puis je voulais être lu par des gens qui ne me connaissaient pas, qui allaient me juger sur mes écrits. On avait le droit d'en envoyer deux, anonymement bien sûr. Le jury a passé trois heures à délibérer pour faire un choix entre deux nouvelles. Et c'était les deux miennes ! Bon ben là je me suis dit, il faut continuer!"
Et il continue. Pendant plus de 15 ans, Jean-Paul Didierlaurent écrit des nouvelles, les envoie, gagne des concours. "Et on me disait 'Alors, le roman, c'est pour quand?' Mais ça me donnait le vertige." Deux raisons vont pousser ce nouvelliste à se lancer. " On s'attache à des personnages, et avec les nouvelles, on doit les lâcher au bout de 10 pages. C'est frustrant. J'avais envie d'approfondir ", explique-t-il.
"Et puis il y a le temps. J'ai pris un mois de congé sans solde, et j'ai pu goûter la richesse d'un moment de solitude pour écrire. Je suis parti un mois en résidence à Vauvert en Camargue. J'avais le roman dans la tête depuis des années, les personnages, les situations mais pas la structure. Et là, je m'y suis mis. En plus c'était un sans solde ça m'a stimulé. Je me suis dit là t'es pas là pour faire du tourisme, et là-dessus il a plu pendant 15 jours. J'ai écrit la moitié du roman en un mois." Jean-Paul Didierlaurent rentre de résidence et reprend son travail. Il est employé chez Orange, a longtemps travaillé pour les renseignements téléphoniques.
Un conte de fées
C'est l'année suivante, en résidence toujours, qu'il achève la rédaction du liseur et qu'il signe son premier contrat d'édition, avec Marion Mazauric, au Diable Vauvert. Le roman devait sortir le 13 mai. L'accueil est tel que l'éditeur décide d'avancer la sortie. "Trouver un éditeur, déjà, c'était un rêve… Alors le fait que les droits soient vendus à 25 pays, là c'était la cerise sur le gâteau. Et puis des contacts avec des producteurs. Là c'est carrément une pyramide de cerises, ce qui m'arrive!"
"Le liseur du 6h27" c'est Guylain Vignolles, "entré dans la vie avec pour tout fardeau la contrepèterie malheureuse qu'offrait le mariage de son patronyme avec son prénom : vilain guignol". Guylain Vignolles consacre alors sa vie à "se faire oublier, à devenir invisible". Quand on le rencontre au début du roman, il a 36 ans et vit avec son poisson rouge baptisé Rouget de Lisle. L'expérience lui a appris qu'il existe "une énorme différence entre vivre seul et vivre seul avec un poisson rouge."
L'amour des mots
Guylain est ouvrier au pilon, l'endroit où l'on détruit les livres invendus. Un drame pour cet amoureux des livres et des mots. Alors il sauve au hasard quelques pages des livres condamnés - il les appelle les "peaux vives" - et en fait la lecture à haute voix pour les passagers du RER qui le conduit tous les jours à l'usine. Une manière de se racheter. Dans le roman, on croise aussi une dame-pipi qui écrit ou un gardien d'usine ne s'exprimant qu'en alexandrins. "C'est un livre sur l'amour des mots. Guylain les lit. Julie les écrit. Et Yvon le gardien les déclame", explique Jean-Paul Didierlaurent.
"J'ai toujours été fasciné par le pouvoir des mots. Ça a commencé quand j'étais tout petit. Au CP, je me souviens très bien des petits rectangles de papier qu'on nous donnait en vrac à l'école, avec des mots écrit dessus et qu'il fallait assembler pour faire des phrases. La magie de voir que les mots mis dans le bon ordre, ça voulait dire quelque chose !" Le romancier n'a pas perdu son goût de jouer avec les mots. "J'ai pris mon pied à écrire les alexandrins d'Yvon", sourit-il.
Extraire les pépites des "Invisibles"
Tous les personnages du roman appartiennent à la catégorie qu'on appelle aujourd'hui les "invisibles", les "petites gens", ceux qui prennent le RER tôt le matin, justement."Ce que j'ai voulu montrer, explique Jean-Paul Didierlaurent, "c'est qu'en général, on regarde ces gens pas comme des êtres humains, mais comme des fonctions. Une dame-pipi elle est là pour torcher les toilettes. Et c'est tout. Moi je voulais montrer la richesse de ces gens. Les pépites qu'ils ont en eux. Aujourd'hui on vit dans un monde du "paraître". Mes personnages n'ont pas besoin de paraître. Ils existent avec ce qu'ils sont, avec leurs richesses et souvent beaucoup d'humanité.", explique le romancier.
Jean-Paul Didierlaurent dit avoir imaginé toute l'histoire à partir du pilon. "C'est un lieu très romanesque, un sujet tabou presque, y en a même qui affirment qu'il n'existe pas!". Comme les monstres dans les contes de fées. Et c'est bien de cela qu'il s'agit avec "Le Liseur du 6h27". Tous les ingrédients y sont : un monstre effrayant, le Zerstor 500 (le pilon), Guylain, un prince qui s'ignore, Julie, une princesse dame-pipi, Giuseppe, un lutin qui cherche ses jambes et les bonnes fées (les vieilles dames de la maison de retraite), sans oublier les méchants (le petit chef vociférant Kowalski)…
La comédie humaine
"Guylain, il passe du statut d'ouvrier du pilon à prince charmant, c'est pas mal quand même", s'amuse le romancier, qui a voulu montrer des personnages capables de gaité, de joie, de volonté de s'en sortir, et qui trouvent malgré leur condition des raisons d'espérer. "Mes personnages ont des souffrances. Ils ne sont pas taraudés par l'envie de gagner, mais ce ne sont pas non plus des loosers. On vit dans un monde tellement morose. L'humour, c'est important, pour alléger la noirceur.", souligne le romancier.
Et c'est réussit. "Le liseur de 6h27" est une bulle délicatement suspendue en apesanteur, une respiration, la même que celle ressentie par les usagers du 6h27 en écoutant Guylain, "arrachés pour un temps à la monotonie des jours."
La sienne de vie, Jean-Paul Petitdidier avoue qu'elle est définitivement transformée par le succès de ce premier roman. Il espère pouvoir vivre de sa plume. "Ecrire c'est dur, par moments, on doute mais c'est aussi un grand plaisir. On est Dieu quand on écrit. Et c'est super d'être Dieu", conclut-il avec un large sourire. Le liseur du 6h27 Jean-Paul Didierlaurent (Au diable Vauvert - 224 pages - 16 euros)
Extrait :
Le jeune homme éplucha des yeux la douzaine de feuillets exhumés de sa serviette jusqu'à ce que le RER arrive en gare. Tandis que s'évanouissaient sur son palais l'empreinte des derniers mots prononcés, il contempla pour la première fois depuis son entrée dans la rame les autres voyageurs. Comme souvent, il découvrit sur les visages de la déception, voire de la tristesse. Ca ne dura que le temps d'un ébrouement. Le wagon se vida rapidement. Il se leva à son tour. Le strapontin émit un claquement sec en se repliant sur lui-même. Clap de fin. Une femme entre deux âges lui glissa un merci discret à l'oreille. Guylain lui sourit. Comment leur expliquer qu'il ne faisait pas ça pour eux? Il quitta avec résignation la tiédeur du wagon, abandonnant derrière lui les pages du jour. Il aimait les savoir là, douillettement glissés entre l'assise et le dossier du strapontin, loin du fracas destructeur auquel elles avaient échappé.
Jean-Paul Didierlaurent invité du journal France 3 Lorraine
Sur son petit nuage
C'est au saut du train dans un petit café parisien que l'on retrouve Jean-Paul Didierlaurent. Comme son héros Guylain, il prend souvent le train ces derniers temps. Pas pour aller au travail, mais pour rejoindre la capitale, où il enchaîne interviews et rendez-vous depuis que son premier roman, "Le liseur du 6h27" (Au diable Vauvert) fait un démarrage en trombe. Acheté dans 24 pays, ce premier roman excite déjà la convoitise des producteurs de cinéma.
Le romancier vosgien ne descend plus de son petit nuage."J'ai fait une signature chez moi, à La Bresse, dans les Vosges. On avait prévu une date, il a fallu que je revienne le lendemain tellement il y avait de monde ! J'ai signé 350 livres !" Bon c'était chez moi, et "La grande librairie" n'y est surement pas pour rien. J'en connais qui regardent jamais cette émission mais là, ils étaient tous devant le poste. Y en a même un qui m'a raconté que sa télé est tombée en panne deux heures avant l'émission, et qu'il est allé en racheter une exprès !".
Naissance d'un roman
Jean-Paul Didierlaurent n'en revient pas. Cet employé d'Orange publie son premier roman à 52 ans. Avant, il n'écrivait que des nouvelles. Il s'était même fait une spécialité de rafler les premiers prix de tous les concours de nouvelles du pays (Prix Hemingway 2010, pour "Brume", et en 2012 pour "Mosquito") "C'est ce qui m'a fait écrire", explique-t-il. "Mon premier concours, c'était le prix "Henri Thomas", à Saint-Dié-des-Vosges. C'est comme ça que tout a commencé! Raconte-t-il. "J'avais besoin de me stimuler. Et puis je voulais être lu par des gens qui ne me connaissaient pas, qui allaient me juger sur mes écrits. On avait le droit d'en envoyer deux, anonymement bien sûr. Le jury a passé trois heures à délibérer pour faire un choix entre deux nouvelles. Et c'était les deux miennes ! Bon ben là je me suis dit, il faut continuer!"
Et il continue. Pendant plus de 15 ans, Jean-Paul Didierlaurent écrit des nouvelles, les envoie, gagne des concours. "Et on me disait 'Alors, le roman, c'est pour quand?' Mais ça me donnait le vertige." Deux raisons vont pousser ce nouvelliste à se lancer. " On s'attache à des personnages, et avec les nouvelles, on doit les lâcher au bout de 10 pages. C'est frustrant. J'avais envie d'approfondir ", explique-t-il.
"Et puis il y a le temps. J'ai pris un mois de congé sans solde, et j'ai pu goûter la richesse d'un moment de solitude pour écrire. Je suis parti un mois en résidence à Vauvert en Camargue. J'avais le roman dans la tête depuis des années, les personnages, les situations mais pas la structure. Et là, je m'y suis mis. En plus c'était un sans solde ça m'a stimulé. Je me suis dit là t'es pas là pour faire du tourisme, et là-dessus il a plu pendant 15 jours. J'ai écrit la moitié du roman en un mois." Jean-Paul Didierlaurent rentre de résidence et reprend son travail. Il est employé chez Orange, a longtemps travaillé pour les renseignements téléphoniques.
Un conte de fées
C'est l'année suivante, en résidence toujours, qu'il achève la rédaction du liseur et qu'il signe son premier contrat d'édition, avec Marion Mazauric, au Diable Vauvert. Le roman devait sortir le 13 mai. L'accueil est tel que l'éditeur décide d'avancer la sortie. "Trouver un éditeur, déjà, c'était un rêve… Alors le fait que les droits soient vendus à 25 pays, là c'était la cerise sur le gâteau. Et puis des contacts avec des producteurs. Là c'est carrément une pyramide de cerises, ce qui m'arrive!"
"Le liseur du 6h27" c'est Guylain Vignolles, "entré dans la vie avec pour tout fardeau la contrepèterie malheureuse qu'offrait le mariage de son patronyme avec son prénom : vilain guignol". Guylain Vignolles consacre alors sa vie à "se faire oublier, à devenir invisible". Quand on le rencontre au début du roman, il a 36 ans et vit avec son poisson rouge baptisé Rouget de Lisle. L'expérience lui a appris qu'il existe "une énorme différence entre vivre seul et vivre seul avec un poisson rouge."
L'amour des mots
Guylain est ouvrier au pilon, l'endroit où l'on détruit les livres invendus. Un drame pour cet amoureux des livres et des mots. Alors il sauve au hasard quelques pages des livres condamnés - il les appelle les "peaux vives" - et en fait la lecture à haute voix pour les passagers du RER qui le conduit tous les jours à l'usine. Une manière de se racheter. Dans le roman, on croise aussi une dame-pipi qui écrit ou un gardien d'usine ne s'exprimant qu'en alexandrins. "C'est un livre sur l'amour des mots. Guylain les lit. Julie les écrit. Et Yvon le gardien les déclame", explique Jean-Paul Didierlaurent.
"J'ai toujours été fasciné par le pouvoir des mots. Ça a commencé quand j'étais tout petit. Au CP, je me souviens très bien des petits rectangles de papier qu'on nous donnait en vrac à l'école, avec des mots écrit dessus et qu'il fallait assembler pour faire des phrases. La magie de voir que les mots mis dans le bon ordre, ça voulait dire quelque chose !" Le romancier n'a pas perdu son goût de jouer avec les mots. "J'ai pris mon pied à écrire les alexandrins d'Yvon", sourit-il.
Extraire les pépites des "Invisibles"
Tous les personnages du roman appartiennent à la catégorie qu'on appelle aujourd'hui les "invisibles", les "petites gens", ceux qui prennent le RER tôt le matin, justement."Ce que j'ai voulu montrer, explique Jean-Paul Didierlaurent, "c'est qu'en général, on regarde ces gens pas comme des êtres humains, mais comme des fonctions. Une dame-pipi elle est là pour torcher les toilettes. Et c'est tout. Moi je voulais montrer la richesse de ces gens. Les pépites qu'ils ont en eux. Aujourd'hui on vit dans un monde du "paraître". Mes personnages n'ont pas besoin de paraître. Ils existent avec ce qu'ils sont, avec leurs richesses et souvent beaucoup d'humanité.", explique le romancier.
Jean-Paul Didierlaurent dit avoir imaginé toute l'histoire à partir du pilon. "C'est un lieu très romanesque, un sujet tabou presque, y en a même qui affirment qu'il n'existe pas!". Comme les monstres dans les contes de fées. Et c'est bien de cela qu'il s'agit avec "Le Liseur du 6h27". Tous les ingrédients y sont : un monstre effrayant, le Zerstor 500 (le pilon), Guylain, un prince qui s'ignore, Julie, une princesse dame-pipi, Giuseppe, un lutin qui cherche ses jambes et les bonnes fées (les vieilles dames de la maison de retraite), sans oublier les méchants (le petit chef vociférant Kowalski)…
La comédie humaine
"Guylain, il passe du statut d'ouvrier du pilon à prince charmant, c'est pas mal quand même", s'amuse le romancier, qui a voulu montrer des personnages capables de gaité, de joie, de volonté de s'en sortir, et qui trouvent malgré leur condition des raisons d'espérer. "Mes personnages ont des souffrances. Ils ne sont pas taraudés par l'envie de gagner, mais ce ne sont pas non plus des loosers. On vit dans un monde tellement morose. L'humour, c'est important, pour alléger la noirceur.", souligne le romancier.
Et c'est réussit. "Le liseur de 6h27" est une bulle délicatement suspendue en apesanteur, une respiration, la même que celle ressentie par les usagers du 6h27 en écoutant Guylain, "arrachés pour un temps à la monotonie des jours."
La sienne de vie, Jean-Paul Petitdidier avoue qu'elle est définitivement transformée par le succès de ce premier roman. Il espère pouvoir vivre de sa plume. "Ecrire c'est dur, par moments, on doute mais c'est aussi un grand plaisir. On est Dieu quand on écrit. Et c'est super d'être Dieu", conclut-il avec un large sourire. Le liseur du 6h27 Jean-Paul Didierlaurent (Au diable Vauvert - 224 pages - 16 euros)
Extrait :
Le jeune homme éplucha des yeux la douzaine de feuillets exhumés de sa serviette jusqu'à ce que le RER arrive en gare. Tandis que s'évanouissaient sur son palais l'empreinte des derniers mots prononcés, il contempla pour la première fois depuis son entrée dans la rame les autres voyageurs. Comme souvent, il découvrit sur les visages de la déception, voire de la tristesse. Ca ne dura que le temps d'un ébrouement. Le wagon se vida rapidement. Il se leva à son tour. Le strapontin émit un claquement sec en se repliant sur lui-même. Clap de fin. Une femme entre deux âges lui glissa un merci discret à l'oreille. Guylain lui sourit. Comment leur expliquer qu'il ne faisait pas ça pour eux? Il quitta avec résignation la tiédeur du wagon, abandonnant derrière lui les pages du jour. Il aimait les savoir là, douillettement glissés entre l'assise et le dossier du strapontin, loin du fracas destructeur auquel elles avaient échappé.
Jean-Paul Didierlaurent invité du journal France 3 Lorraine
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