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Le Mexique célèbre le centenaire d'Octavio Paz, son Nobel de littérature

Le Mexique célèbre lundi le centenaire de la naissance d'Octavio Paz, essayiste, poète et diplomate, prix Nobel de littérature en 1990, considéré comme l'un des plus grands écrivains de langue espagnole du XXe siècle. Le Mexique marquera son hommage par un portrait croisé d'une vingtaine de personnalités qui l'ont connu.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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  (JORGE SILVA / AFP)
"La dimension de Paz fut celle d'un homme universel", selon la romancière mexicaine Elena Poniatowska, prix Cervantès 2013. "Il fut un pont entre les  cultures, qui nous a unis au Japon, à la France, à l'Angleterre", a-t-elle dit à l'AFP. Décédé en 1998, Paz fut ausi un important personnage publique dont les positions politiques contre le totalitarisme lui ont valu une certain rejet dans la gauche latino-américaine, malgré son combat passé en faveur des républicains lors de la guerre civile espagnole.

Pour l'écrivain mexicain Álvaro Enrigue, affirmer que Paz était un écrivain de droite "est injuste", le produit de la "radicalité" de gauche latino-américaine des années 70, époque à laquelle Paz prit ses distances avec la révolution cubaine. Il rappelle que Paz avait renoncé à son poste d'ambassadeur en Inde pour protester contre la tuerie d'étudiants intervenue au Mexique en 1968 à la veille des Jeux Olympiques. "Je suis un libéral. Je suis né dans le libéralisme, je suis fils de libéraux et mes premières lectures ont été les encyclopédistes français", aurait dit Paz, selon ce qu'a relaté l'historien mexicain Enrique Krauze, lors de l'une des conférences consacrés à la célébration de Paz au Collège du Mexique, en présence d'intellectuels étrangers.
A cette occasion l'historien britannique Hugh Thomas, qui connut Paz en 1988, a estimé que l'écrivain "fut un participant actif au drame des temps présents, avertissant clairement que, pour lui, c'était le socialisme démocratique - et non pas totalitaire - qui est peut-être la seule sortie rationnelle de la crise de l'Occident".

"Le labyrinthe de la solitude", un essai sur l'identité mexicaine
 
Paz est né le 31 mars 1914 à Mexico, en pleine révolution, mais commença ses études aux Etats-Unis où se père était le représentant du leader révolutionnaire Emiliano Zapata. Dès ses études de droit, Paz commença a écrire, sous l'influence d'un grand-père qui possédait une immense bibliothèque. Entré en 1945 dans le corps diplomatique, Paz fut envoyé à Paris, où il se lia d'amitié avec André Breton et les surréalistes. C'est là qu'il écrivit "Le labyrinthe de la solitude" (1950), un essai essentiel sur l'identité mexicaine. "Ce fut un livre de référence parce que la première chose que firent ensuite les étrangers et les intellectuels pour connaître le Mexique était de le lire", a indiqué Elena Poniatowska. Pour Enrigue, la lecture de cet essai marque au moins autant pour la beauté extraordinaire de la plume de Paz, que par son contenu. "Chez Octavio Paz le véhicule des idées n'est pas le langage, mais la beauté de la langue".

Une vaste oeuvre poétique

Cette beauté de la langue s'exprimera dans une vaste oeuvre poétique, marquée par des références au patrimoine littéraire mondial, notamment la poésie japonaise dont il a traduit plusieurs chefs-d'oeuvre. Parmi l'une des ses recueils les plus marquants figure "Liberté sur parole"(1958). Il obtient le Prix Cervantès en 1981 et le prix Nobel de Littérature en 1990. L'année précédente, en 1989, le président français François Mitterrand lui avait remis le prix Alexis de Tocqueville.

Sont prévus cette année un cycle de conférences, de concerts et d'expositions consacrés à l'écrivain.

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