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"Les Testaments" : la suite de "La Servante Ecarlate" révélée en grande pompe à Londres par Margaret Atwood

Ce second tome promet d'être un immense succès : il a été sélectionné pour le Booker Prize 2019, prestigieuse récompense littéraire britannique, et son adaptation en série est déjà en cours.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
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Temps de lecture : 3min
L'écrivaine canadienne Margaret Atwood présente Les Testaments dans une librairie londonienne.  (VIANNEY LE CAER/REX/SIPA / SHUTTERSTOCK)

L'écrivaine canadienne Margaret Atwood présente à Londres Les Testaments, suite très attendue de La Servante Ecarlate, une dystopie misogyne terrifiante qui s'est érigée en véritable manifeste féministe à l'ère du mouvement #MeToo. Pour ceux qui ne lisent pas en anglais, il faudra attendre le 10 octobre pour se procurer l'ouvrage traduit. 

Son oeuvre est "un avertissement" sur les violences faites aux femmes, "sur ce qui pourrait arriver", a dit à l'AFP Melisa Kumas, Néerlandaise de 27 ans qui assistait au lancement du livre dans une librairie londonienne, toute de rouge vêtue pour rappeler l'uniforme des Servantes. Margaret Atwood "me pousse à devenir plus consciente de la politique qui m'entoure, à faire plus attention à l'actualité... pour m'assurer que le pire n'arrive pas", a-t-elle ajouté, avant d'aller écouter en avant-première la romancière de 79 ans lire, de vive voix, des extraits des Testaments.

Sélectionné pour le Booker Prize

Ce second tome, mis en vente mardi 10 septembre, promet d'être un immense succès : il a été sélectionné pour le Booker Prize 2019, prestigieuse récompense littéraire britannique et son adaptation en série est déjà en cours. Il suit la voie de son prédécesseur, dont la série à succès diffusée en 2017 a relancé les ventes, qui ont atteint les huit millions de copies dans le monde pour l'édition anglaise.

Imaginez les Etats-Unis devenus "République de Gilead", un Etat totalitaire théocratique où les dirigeants violent, lors de cérémonies religieuses - et avec l'aide de leurs épouses - les femmes qui peuvent procréer (les "Servantes") pour ensuite garder leurs nouveaux-nés. Dans ce sombre tableau, une femme tente de rester en vie : June. Dans le premier tome, c'est elle qui fait découvrir, à travers un monologue angoissant, cette dictature misogyne, où on lui impose le rôle de Servante et lui retire celui de mère.

Symbole des combats féministes

Margaret Atwood aura mis près de trente-cinq ans à imaginer cette suite à trois voix, qui révèle, dans un Gilead quinze ans après l'histoire de la Servante écarlateles failles du système. L'auteure s'est inspirée des questions que lui posaient ses lecteurs. "Trente-cinq ans laissent largement le temps de réfléchir aux réponses possibles, lesquelles ont évolué à mesure que la société elle-même évoluait et que les hypothèses devenaient réalité", écrit-elle à la fin du livre. "Les citoyens de nombreux pays, y compris ceux des Etats-Unis, subissent aujourd'hui des tensions bien plus fortes qu'il y a trois décennies", souligne-t-elle.

La Servante Ecarlate, déjà un gros succès à sa sortie en 1985, s'est érigé en véritable manifeste féministe des temps modernes après son adaptation en série en 2017 qui lui a permis de toucher un nouveau public. Comme Debbie Wythe, Anglaise de 57 ans, qui confiait à l'AFP lors du lancement des Testaments être devenue "très féministe récemment", et notamment après avoir visionné la série. "Voir des personnages féminins forts à l'écran" l'inspire. Et elle n'est pas la seule. Etats-Unis, Argentine, Irlande, Pologne, Hongrie... Les 'servantes écarlates'", vêtues de capes rouges et bonnets blancs, sont devenues "un symbole immédiatement reconnaissable" dans les combats féministes, comme lors des manifestations pour défendre le droit à l'avortement, se réjouissait Margaret Atwood en 2017.

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