Paul Auster était "un homme immense", avec une "pensée tellement intelligente et imagée", s'émeut Françoise Nyssen
Paul Auster était "un homme tellement immense" et à la "pensée tellement intelligente et imagée", s'émeut mercredi 1er mai sur France Inter l'une de ses amies, Françoise Nyssen, ancienne ministre de la Culture, dirigeante des éditions Actes Sud, alors que l'AFP annonce avoir appris la mort de l'écrivain américain auprès d'une amie, Jacki Lyden. Françoise Nyssen estime qu'il faut "faire lire" l'auteur, qui a publié plus d'une trentaine de livres.
L'ancienne ministre rend hommage à la plume du romancier de 77 ans en parlant "de miracle Paul Auster" : "Jamais de mot inutile, jamais de phrase trop longue, toujours une pensée tellement intelligente et animée", définit-elle. Françoise Nyssen salue un auteur qui "avait une façon de dire les choses époustouflante" et dont la présence "vous nourrissait, vous émerveillait".
En France, l'œuvre prolifique de Paul Auster était publiée par la maison d'édition Actes Sud, fondée par Hubert Nyssen. Mercredi sur France Inter, sa fille Françoise Nyssen revient ainsi sur l'histoire de la rencontre littéraire entre son père et Paul Auster. L'ancienne ministre raconte que son père, "grand lecteur et grand curieux", a "entendu parler de Paul Auster" lors d'un voyage à New York. La maison d'édition française choisit alors de publier d'abord Cité de verre, premier roman de sa Trilogie new-yorkaise, parue en 1987, et non pas son premier essai L'invention de la solitude, datant de 1982. Françoise Nyssen explique ce choix en rappelant "le choc littéraire" entraîné par la trilogie qui a, selon elle, "renouvelé le genre littéraire" du roman policier. "À l'époque, on a été tellement impressionné par ce livre que j'ai écrit [personnellement] à de nombreux libraires pour leur dire de le lire, de le défendre, et ils l'ont fait", ajoute l'éditrice.
Une narration "qui ne vous lâche pas"
Françoise Nyssen évoque également le "couple d'intelligence, d'émotion, de sensibilité et de transmission" que représentaient Paul Auster et son épouse Siri Hustvedt, romancière elle aussi. "C'était extraordinaire de les voir ensemble", se remémore l'ancienne ministre. Elle confie d'ailleurs que "Paul Auster avait une admiration sans limite pour Siri Hustvedt". Tous deux "ont beaucoup souffert de l'accueil en France de Siri Hustvedt d'abord comme la femme de Paul Auster", regrette-t-elle.
Françoise Nyssen revient par ailleurs sur le dernier roman de Paul Auster, Baumgartner, publié en mars en France. Elle affirme avoir eu "un véritable coup de cœur" pour cette œuvre qui "raconte les méandres de la mémoire d'un vieux professeur [de philosophie] qui a perdu sa femme". Elle insiste sur le fait qu'à travers ce roman, Paul Auster "parle du deuil avec une émotion nécessaire" et "fait toute une évocation de la vie, de sa création". Elle assure que les lecteurs qui ont aimé les livres précédents de Paul Auster "vont retrouver plein de signes de Cité de verre ou du Voyage d'Anna Blume, dans une narration qui ne vous lâche pas".
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