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Michel Peyramaure, maître du roman historique et amoureux de la Corrèze, est mort à 101 ans

Passionné d'écriture et d'histoire depuis l'enfance, Michel Peyramaure avec publié plus de 100 livres. Il est mort à 101 ans.
Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
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Temps de lecture : 4min
L'écrivain Michel Peyramaure en 1998 (ULF ANDERSEN / AURIMAGES VIA AFP)

Maitre du roman historique, auteur de plus de 100 livres, l'historien Michel Peyramaure est décédé à l'âge de 101 ans, ont annoncé samedi les éditions Calmann-Lévy. "C'est une figure tutélaire de la littérature qui nous quitte", indique la maison d'édition sur Twitter.

Avec ses amis corréziens Claude Michelet et Denis Tillinac, il avait fondé, dans les années 1980, l'École de Brive, mouvement s'inscrivant dans la tradition du roman populaire du XIXe siècle. Il est aussi à l'origine, avec d'autres, de la Foire du livre de Brive, devenue un événement littéraire incontournable.

Provincial revendiqué, amoureux de Brive et de la Corrèze, "Corrézien pur châtaigne", selon l'expression de Bernard Pivot, Michel Peyramaure était un auteur prolifique : il publiait au rythme effréné de deux voire trois fois certaines années. Ses romans sont historiques pour la plupart (L'Orange de Noël, La Passion cathare, Les Prisonniers de Cabrera, Le Roman des Croisades...), à côté de biographies de personnages illustres, souvent romancées, notamment de Jeanne d'Arc, Henri IV, Napoléon et Sarah Bernhardt. Traduit dans une quinzaine de langues, il avait aussi signé des livres pour la jeunesse et des guides sur le terroir.

Pas un jour sans une ligne

Ce passionné d'écriture et d'histoire depuis l'enfance avait été récompensé pour l'ensemble de son œuvre par le Grand prix de littérature de la Société des gens de lettres. Il figurait, avec René de Obaldia (disparu en 2022) et Edgar Morin, dans ce club restreint des écrivains ayant dépassé le siècle.

À l'aube de ses 100 ans, cet "athée de tradition familiale" peinait à marcher longtemps dans les rues de Brive. Mais il continuait à passer trois heures, chaque après-midi, la pipe au bec, devant l'écran d'ordinateur de sa thébaïde. Son "indispensable dose quotidienne d'écriture", disait-il, entre deux exercices de tai-chi et un doigt de whisky "pour dissiper les idées noires".

"Je n'y peux rien, je n'ai qu'à m'asseoir et les mots me viennent. C'est ainsi que l'on tient le fil de la vie", racontait-il en 2021 au Point, en faisant sienne la maxime de Pline : "Nulla dies sine linea" ("Pas de jour sans une ligne").

Un cancre de génie

Né le 30 janvier 1922 à Brive-la-Gaillarde, Michel Peyramaure n'aime pas particulièrement l'école mais il adorait l'écriture. Très jeune, il compose des poèmes que son professeur de français lit en classe et ponctue d'un "Peyramaure est un cancre mais un cancre de génie". À 12 ans, il écrit son premier "roman" historique sur la Grèce antique.

Jeune adulte, il refuse de reprendre l'imprimerie familiale où il a travaillé. Au grand dam de son père, qui tente de se trancher la gorge. Mais il tient bon et suit sa vocation : écrire ses textes plutôt que de transformer en plomb ceux des autres.

Il devient journaliste à Centre Presse, au Populaire du Centre et à La Montagne. Puis publie en 1954 son premier livre, Paradis entre quatre murs, avant, un an plus tard, son premier ouvrage historique, Le Bal des ribauds, régulièrement réédité. Des "romans historiques", insiste-t-il. "Je raconte ma version des faits. En histoire, il y a toujours plusieurs manières de les raconter".

Il promettait de nouveaux livres

Passionné de sa ville - "Si Brive avait été une femme, je l'aurais épousée" - il refusera toujours les appels du pied parisiens pour rester fidèle à la Corrèze dont il est devenu une figure. Fait rare, plusieurs écoles sont rebaptisées "Michel Peyramaure" de son vivant, notamment un établissement élémentaire de Brive situé non loin de celui qu'il a fréquenté enfant dans les années 1920.

"L'écriture conserve", confiait-il à France 3 à l'aube de ses 100 ans. Le cap du siècle passé, il promettait de nouveaux livres.

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