Cet article date de plus d'onze ans.
Mort de l'écrivain Gérard de Villiers, le père de SAS
Phénomène de l'édition française à raison de 4 SAS publiés par an, l'écrivain français est décédé jeudi à Paris à 83 ans, des suites d'une longue maladie. Il assurait ignorer le nombre exact de livres vendus depuis 1965 et la publication de "SAS à Istanbul", le premier de la série, il y a près d'un demi siècle : "Sans doute entre 120 et 150 millions tous pays confondus", avançait-il.
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"En mai on lui avait diagnostiqué un cancer du pancréas avec des métastases au foie", a affirmé à l'AFP Christine de Villiers, l'épouse de l'auteur et elle-même dirigeante des éditions Gérard de Villiers. "Sur les dernières semaines, il restait conscient mais très fragile (...) C'est exactement la mort qu'il ne voulait pas."
les obsèque de Gérard de Villiers jeudi 7 novembre à 14H30 à l'église parisienne de Saint-Honoré d'Eylau, 16e arrondissement..
"Le Prince Malko Linge est orphelin"
À chaque livre, la recette est la même : une grande dose de géopolitique et d'exotisme, quelques scènes de sexe hard, un zeste de violences et de tortures.les obsèque de Gérard de Villiers jeudi 7 novembre à 14H30 à l'église parisienne de Saint-Honoré d'Eylau, 16e arrondissement..
"Le Prince Malko Linge est orphelin"
"Le Prince Malko Linge est orphelin : l'écrivain Gérard de Villiers est décédé hier à Paris à 83 ans des suites d'une longue maladie", a annoncé son avocat Me Eric Morain sur twitter. "Il avait souhaité que son décès soit annoncé comme cela", a-t-il précisé à l'AFP. Une sorte de "pied de nez" selon lui, de la part de quelqu'un qui n'avait jamais écrit le moindre "tweet" et rédigeait tous ses SAS sur une machine à écrire datant de 1976.
Gérard de Villiers venait tout juste de publier en octobre son 200e SAS : "La Vengeance du Kremlin". Début février 2013, le "New York Times" l'avait consacré comme "l'auteur de romans d'espionnage qui en savait trop"; il venait de passer dix jours en Afghanistan, théâtre de ses deux prochains SAS, les 198 et 199e de la série.
Gérard de Villiers venait tout juste de publier en octobre son 200e SAS : "La Vengeance du Kremlin". Début février 2013, le "New York Times" l'avait consacré comme "l'auteur de romans d'espionnage qui en savait trop"; il venait de passer dix jours en Afghanistan, théâtre de ses deux prochains SAS, les 198 et 199e de la série.
"Je n'ai jamais eu la prétention d'être un auteur littéraire, expliquait-il. Je me considère comme un conteur qui écrit pour distraire des gens à qui je n'envoie pas de message". Il travaille "comme les grands reporters d'avant guerre, du type Albert Londres, qui allaient sur place et revenaient avec de vraies et longues enquêtes".
Il expliquait "faire un genre de feuilleton géopolitique"
"Je suis en permanence mes dossiers (Afghanistan, Syrie, ...) avant de partir", ajoutait Gérard de Villiers. "Sur place, je rencontre des journalistes, dont ceux de l'AFP, des diplomates, des gens des services que je connais pour certains depuis vingt ou trente ans."
Du coup, nombre de ses SAS sont souvent prémonitoires : un mois avant l'attaque d'un centre de commandement du régime syrien qui a tué plusieurs hauts responsables, il avait raconté l'histoire dans "Le chemin de Damas". Dans "Les Fous de Benghazi", il avait été le premier à révéler l'existence d'un centre de commandement secret de la CIA dans cette ville, berceau de la révolte libyenne. "Je ne suis pas devin, se défendait Gérard de Villiers, je fais simplement des hypothèses à partir de pays que je connais bien et, de temps en temps, certaines de mes hypothèses se réalisent."
Reportage : E. Cornet, S. Lacombe Dans un document d'archive diffusé par BFMTV, Gérard de Villiers racontait qu'il parcourait le monde, souvent dans des zones à risque, pour aller à la rencontre des villes et des personnages fictifs de ses romans. "L'ambiance d'une ville, vous ne pouvez pas l'inventer." Le prolifique auteur - il écrivait jusqu'à cinq tomes par an - répondait à ses détracteurs jugeant ses livres "vulgaires" qu'il se considérait "comme un conteur" ayant "la chance de ne pas faire un métier ennuyeux".
Après ces voyages dans des zones souvent troublées, il s'installait pour un mois derrière sa machine à écrire IBM à marguerite datant de 1976 "dont toutes les pièces ont été changées". 300 pages plus tard, il écrivait le mot "FIN" et corrigeait chaque page au stylo.
Réactions
Il expliquait "faire un genre de feuilleton géopolitique"
"Je suis en permanence mes dossiers (Afghanistan, Syrie, ...) avant de partir", ajoutait Gérard de Villiers. "Sur place, je rencontre des journalistes, dont ceux de l'AFP, des diplomates, des gens des services que je connais pour certains depuis vingt ou trente ans."
Du coup, nombre de ses SAS sont souvent prémonitoires : un mois avant l'attaque d'un centre de commandement du régime syrien qui a tué plusieurs hauts responsables, il avait raconté l'histoire dans "Le chemin de Damas". Dans "Les Fous de Benghazi", il avait été le premier à révéler l'existence d'un centre de commandement secret de la CIA dans cette ville, berceau de la révolte libyenne. "Je ne suis pas devin, se défendait Gérard de Villiers, je fais simplement des hypothèses à partir de pays que je connais bien et, de temps en temps, certaines de mes hypothèses se réalisent."
Reportage : E. Cornet, S. Lacombe Dans un document d'archive diffusé par BFMTV, Gérard de Villiers racontait qu'il parcourait le monde, souvent dans des zones à risque, pour aller à la rencontre des villes et des personnages fictifs de ses romans. "L'ambiance d'une ville, vous ne pouvez pas l'inventer." Le prolifique auteur - il écrivait jusqu'à cinq tomes par an - répondait à ses détracteurs jugeant ses livres "vulgaires" qu'il se considérait "comme un conteur" ayant "la chance de ne pas faire un métier ennuyeux".
Après ces voyages dans des zones souvent troublées, il s'installait pour un mois derrière sa machine à écrire IBM à marguerite datant de 1976 "dont toutes les pièces ont été changées". 300 pages plus tard, il écrivait le mot "FIN" et corrigeait chaque page au stylo.
Réactions
- Ariane Chemin, journaliste au Monde BFMTV : "Ce qui lui manquait c'était la reconnaissance (...). Il ne pouvait pas s'empêcher de choquer." La journaliste avait récemment consacré un portrait, sous le titre "Itinéraire d'un réac", à l'auteur à succès méprisé des critiques littéraires.
- Christophe Ono dit Biot, écrivain, grand prix du roman de l'Académie française 2013, à pour sa part estimé sur i-Télé que "la pop culture française perd un de ses représentants". "Je crois que c'est une mythologie française d'une autre époque", a-t-il ajouté, qualifiant les SAS de "littérature de très mauvais goût mais marquante" que l'on retrouve à coup sûr "dans tous les foyers français".
- Me Eric Morain, l'avocat et ami de Gérard de Villiers, à qui le romancier avait confié la tâche d'annoncer sa mort sur le réseau social Twitter, a salué vendredi la mémoire d'un homme "d'une grande générosité, qui avait l'amitié rugueuse mais fidèle". "Conteur d'histoires pour adultes", il était aussi un "passeur d'informations", "un spectateur engagé de ces 50 dernières années, qui a commencé comme journaliste" . "Les services ont maintes fois utilisé des SAS pour faire passer des messages à leurs homologues."
- Le ministère de la Culture, interrogé par l'AFP, n'a pas souhaité jusque-là réagir à la mort de l'auteur.
- Christophe Ono dit Biot, écrivain, grand prix du roman de l'Académie française 2013, à pour sa part estimé sur i-Télé que "la pop culture française perd un de ses représentants". "Je crois que c'est une mythologie française d'une autre époque", a-t-il ajouté, qualifiant les SAS de "littérature de très mauvais goût mais marquante" que l'on retrouve à coup sûr "dans tous les foyers français".
- Me Eric Morain, l'avocat et ami de Gérard de Villiers, à qui le romancier avait confié la tâche d'annoncer sa mort sur le réseau social Twitter, a salué vendredi la mémoire d'un homme "d'une grande générosité, qui avait l'amitié rugueuse mais fidèle". "Conteur d'histoires pour adultes", il était aussi un "passeur d'informations", "un spectateur engagé de ces 50 dernières années, qui a commencé comme journaliste" . "Les services ont maintes fois utilisé des SAS pour faire passer des messages à leurs homologues."
- Le ministère de la Culture, interrogé par l'AFP, n'a pas souhaité jusque-là réagir à la mort de l'auteur.
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